Ban demande aux pro-saoudiens de ne pas expulser son représentant pour les droits de l’homme. Ce dernier a fait état d’"Informations alarmantes" sur l’utilisation de bombes à sous-munitions par la coalition.
L’armée yéménite et les forces populaires d’Ansarullah ont abattu ce vendredi un hélicoptère saoudien, au dessus de la province de Hajjah, au nord ouest du Yémen, frontalière avec l'Arabie saoudite.
Selon une source militaire citée par le correspondant d’AlManar, l’appareil de type Apache a été abattu au dessus de la région de Midi, dans la province de Hajjah.
Peu auparavant, le porte-parole de l’armée yéménite, le général Charaf Loqman, avait assuré le revers subi sur les fronts de Harad-Twal et Midi par les forces de la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite et soutenue par les USA.
M.Loqmane a affirmé que les tentatives de progression continues des forces de la coalition et de leurs mercenaires vers le front Harad-Twal et Midi ont été catégoriquement avortés par l’armée et les forces populaires d’Ansarullah.
Et de poursuivre: « l’intensité des raids de la coalition contre Sanaa et les autres provinces relèvent de leur réaction hystérique après leur défaite douloureuse sur le terrain ».
Le général Loqman a en outre salué la résistance et la persévérance du peuple yéménite et son soutien aux combattants de l’armée et d’Ansarullah face à la coalition saoudo-américaine.
"Informations alarmantes" sur l'utilisation de bombes à sous-munitions par la coalition
Dans un récent rapport, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a indiqué avoir reçu des "informations alarmantes" sur l'utilisation supposée de bombes à sous-munitions par les forces de la coalition contre la province de Hajjah, frontalière de l'Arabie saoudite.
Une équipe du Haut-Commissariat avait trouvé dans le village de Al-Odair les restes de 29 bombes de ce type près de plantations de bananes.
Une bombe à sous-munitions consiste en un conteneur dispersant à l'impact de nombreux petits projectiles explosifs. Cette arme efficace sur une large surface est considérée comme particulièrement meurtrière et elle est interdite par une convention internationale datant de 2008.
Ban demande aux pro-saoudiens de ne pas expulser son représentant pour les droits de l'homme
A l’issue de ces révélations, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a vivement dénoncé jeudi la décision du gouvernement yéménite démissionnaire d'expulser le représentant des Nations unies pour les droits de l'homme au Yémen et lui a demandé de revenir sur sa décision.
M. Ban a affirmé qu'il avait "toute confiance " en George Abou al-Zulof, un Palestinien chef du bureau de l'ONU pour les droits de l'homme au Yémen basé à Sanaa.
Il a exhorté le gouvernement démissionnaire pro-saoudien à "reconsidérer sa position sur son expulsion".
"En s'opposant au travail des Nations unies sur les droits de l'homme, le gouvernement ne respecte pas ses obligations et cela ne peut qu'être dommageable au retour de la paix et de la stabilité au Yémen", a-t-il estimé.
"Le personnel des Nations unies ne doit jamais être menacé ou sanctionné pour avoir fait son travail, qui se fonde sur la Charte des Nations unies", a-t-il ajouté en se déclarant "très inquiet pour la sécurité du personnel local et international (de l'ONU) restant sur place".
Dans un bref communiqué, le ministère yéménite démissionnaire des Affaires étrangères a prétendu que le représentant n'avait pas été "impartial" en informant sur la situation des droits de l'homme au Yémen.
Le Yémen est victime d’une guerre saoudo-US depuis mars 2015 qui a fait près de 6.000 morts, et a déclenché une grave crise humanitaire.