L’opposition bahreïnie réclame l’établissement d’une "monarchie constitutionnelle" où le Premier ministre serait "élu par le peuple", avertissant que la contestation antigouvernementale risquait de durer des mois.
Le chef de l'opposition à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, a réclamé mercredi l'établissement d'une "monarchie constitutionnelle" où le Premier ministre serait "élu par le peuple".
"Nous réclamons un Etat démocratique, (...) une monarchie constitutionnelle dans laquelle le gouvernement serait élu par le peuple", a déclaré cheikh Salmane, chef de l'Association de l'Entente nationale islamique (AENI), ou Al-Wefaq, qui compte 18 élus à l'Assemblée, sur 40 sièges.
Cheikh Salmane a cependant assuré qu'il ne réclamait pas "un Etat religieux" et qu'il n'y avait "pas de place à Bahreïn pour une wilayat al-Faqih" sur le modèle de l'Iran où les religieux dirigent le pays.
"J'aspire au jour où nous aurons un gouvernement élu, auquel le peuple demandera des comptes", a-t-il ajouté.
Le mouvement de contestation est "un mouvement de jeunes qu'Al-Wefaq soutient", a assuré cheikh Ali Salmane, qui a exhorté le gouvernement à ne "pas
recourir à la force et à protéger nos jeunes qui campent sur la place +Tahrir+", dans le centre de Manama.
Tout en exhortant les protestataires à manifester "pacifiquement", il a averti que le sit-in dans le centre de Manama pourrait "durer pendant des semaines, voire des mois pour réaliser ses revendications".
Cheikh Salmane a annoncé que sept groupes de l'opposition islamique, libérale
et de gauche allaient organiser samedi à Manama "une marche de soutien" avec les protestataires qui campent sur la place de la Perle, rebaptisée Tahrir (Libération) par les manifestants, en référence à la place du Caire occupée par les opposants au régime égyptien.
Il a invité le gouvernement à "engager le dialogue" avec l'opposition sur des réformes à réaliser "selon un calendrier précis".
Il est à noter que des milliers de Bahreïnis continuaient mercredi de manifester contre le gouvernement, au lendemain de la mort de deux manifestants dans ce petit Etat du Golfe.
Le mouvement de contestation a été lancé à l'initiative d'internautes qui ont appelé sur Facebook à manifester pour réclamer des réformes politiques et sociales dans ce petit Etat du Golfe, dans la foulée des soulèvements en Tunisie et en Egypte.