Une vive altercation a éclaté entre Bassil et son homologue bahreini.

La Ligue arabe s’est muée en Ligue du Golfe ! Tel est le constat de sources diplomatiques arabes, citées par le journal al-Akhbar, à l’issue de leur participation à la réunion d’urgence tenue dimanche au Caire.

L’objectif de la réunion était fixé d’avance par l’Arabie Saoudite : condamner l’attaque contre l’ambassade saoudienne à Téhéran. Tout le monde a obtempéré à la volonté des Saoud, à l’exception du Liban, qui a clairement rejeté les tentatives de taxer le Hezbollah de terrorisme.

Alors que les ministres égyptien et jordanien des Affaires étrangères sont allés loin dans leur diatribe contre la République Islamique d’Iran qui soi-disant « s’ingère dans les affaires des pays arabes », leur homologue irakien Ibrahim Jaafari a appelé les pays arabes à en finir avec  la théorie du complot, soulignant que les autorités iraniennes ont pris des mesures punitives contre certains responsables suite à l’attaque.

D’après des sources diplomatiques citées par al-Akhbar, l’Arabie Saoudite tentait de convaincre les pays arabes de rompre leurs relations diplomatiques avec l’Iran, de le boycotter et d’adopter de nouvelles mesures contre le Hezbollah.

Cette tentative a été mise en échec après des contacts à grande échelle effectués par l’Irak et le Liban et l’intervention américaine et européenne visant à calmer les esprits. 

Dans son intervention, le ministre libanais des Affaires étrangères Joubrane Bassil a insisté sur la nécessité que « tous les pays membres respectent la nature des régimes en place dans les autres pays arabes, sans chercher à les changer ».

« Le Liban s’abstient de voter en faveur de la résolution arabe parce qu’elle ne convient pas à la politique de distanciation adoptée par le Liban envers les affaires des autres pays », a-t-il dit.

Une vive altercation a ensuite éclaté entre Bassil et son homologue bahreini après que le ministre libanais a rejeté le projet de déclaration taxant le Hezbollah de terrorisme, précisant que le Hezbollah est représenté au Parlement et au gouvernement libanais.

« La déclaration finale n’aura plus d’importance si l’on retire la clause sur le Hezbollah », a dit ben Zayed.

Le ministre libanais a alors répliqué : « Cette réunion est consacrée pour débattre de l’attaque contre l’ambassade… nous avons de multiples remarques à faire, et nous sommes prêts à en discuter longuement. Nous ne voulons pas provoquer de problème interne. Sachez que même si vous éliminez l’accusation contre le Hezbollah, nous ne voterons pas pour la déclaration finale. Nous allons nous abstenir ».