"La politique turque à l’égard de ses voisins est sans issue"..
Un général grec dénonce la politique hostile de la Turquie à l'égard de ses voisins et sa tendance impérialiste.
Le 7 janvier, la Turquie a pour la première fois violé l'espace aérien grec durant l'année 2016. Quatre chasseurs turcs ont à trois reprises pénétré dans l'espace grec. D'ailleurs, les intrusions régulières des avions turcs ne surprennent plus personne: rien qu'en 2014, le ministère grec de la Défense a enregistré 2.244 cas de ce type, et au moins 1.300 en 2015. Le général Fragoulis Fragos, ancien chef de l'état-major général grec, a dénoncé ces provocations dans une interview à des journalistes russes.
En 1923, raconte le général, la Turquie a adopté le concept de "pacte national" qui prévoit le rattachement d'une partie de la Grèce du nord, de Chypre, et de modifier les frontières dans la mer Egée. Ce qui représente en somme le rétablissement de l'Empire ottoman et explique les constantes provocations en mer Egée, selon lui.
En 1996, Athènes et Ankara ont failli être entraînés dans un conflit armé. De nombreux Grecs sont convaincus que les Turcs ont abattu un hélicoptère grec, alors que selon la version officielle était un crash. Des incidents ultérieurs entre les deux pays ne sont pas exclus, prévient l'expert.
En outre, la Grèce, selon lui, ne soutiendra pas la Turquie dans le cadre de l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord, qui prévoit que si un Allié est victime d'une attaque armée, chacun des autres membres de l'Alliance doit lui apporter une assistance. Or, la Turquie ne cesse de violer les frontières grecques, souligne le général.
Qui plus est, la Turquie a introduit ses troupes en Irak. D'après Fragoulis Fragos, il ne s'agit que d'une tentative de s'assurer un accès au pétrole extrait près de Mossoul. Par ailleurs, Ankara cherche à créer une zone "grise" à la frontière entre la Syrie, l'Irak et la Turquie, selon lui.
La politique turque à l'égard de ses voisins est sans issue, martèle le général. Ankara a détérioré ses relations avec tout le monde, à commencer par la Grèce et la Syrie, mais aussi avec Israël et l'Iran, ce qui la pousse à l'isolement. Par sa politique de provocation, Recep Tayyip Erdogan mène la Turquie directement à la catastrophe. "Je ne pense pas qu'il faille l'en empêcher", a conclu Fragoulis Fragos.