Depuis le début de la crise en Syrie, une infâme campagne de mensonges et de duplicités est mise en exécution pour détruire ce pays
Madaya fait toujours parler d’elle-même. Au lendemain de l’entrée des 44 camions d’aide humanitaire en concomitance avec les 21 pour les deux localités Fouaa et Kfarya, assiégées par Jaïch al-Fath, c’est la campagne de désinformation sur une soi-disant famine la ravageant qui est de nouveau mise en cause. De nouveaux mensonges sont révélés au grand jour.
De retour à son égérie, la belle petite fille aux yeux bleus, dont la photo a été accompagnée de celle d’une personne vieillie par la maigreur, également aux yeux bleus, faisant croire qu’il s’agit d’une et même personne, la vérité a finalement éclaté au grand jour.
Nous avions dans un article précédent rapporté qu’elle avait été exploitée dans plusieurs histoires n’ayant aucun lien les unes aux autres.
Or il s’est avéré qu’aucune d’elles n’est juste.
Elle n’est ni réfugiée syrienne vivant dans le camp Zaatari en Jordanie, comme l’avait prétendu la chaine aux capitaux saoudiens al-Arabiyya en 2014. Elle n’est ni palestinienne non plus, vivant dans le camp Yarmouk au sud de Damas, comme l’avait avancé le site en ligne du journal jordanien al-Dostour en 2015. Et elle n’est non plus ni originaire de Madaya ou elle est supposée, selon la chaine qatarie al-Jazeera, mourir de faim.
En fin de compte, cette belle petite fille s’est révélée être tout simplement libanaise. Originaire du sud-Liban et en particulier d’un village qui s’appelle Tarfal-Say, elle s’appelle Miriana Mazeh. Le correspondant du site électronique alAhed news est parti rencontrer ses parents, l’a prise en photo avec ses frères et sœurs et a discute avec son père. Il raconte comment cette photo lui a été prise depuis quelques années, non loin de la maison, lorsqu’elle s’est acheté un chewing-gum, puis a été postée sur Facebook. Depuis, a-t-il constaté, elle est reprise régulièrement par plusieurs medias arabes ou syriens pro opposition, dans des campagnes de désinformation.
Une autre photo, également celle d’un enfant, (thème favori pour la campagne semble-t-il), a été utilisée comme étant celle d’un enfant affamé de Madaya, par la chaine de télévision al-hadath.
Alors qu’il est originaire du camp de Yarmouk, qui avait été pris en otage par les milices wahhabites takfiristes de Daesh et du front al-Nosra. A cette époque, cette photographie avait également servi à mener une campagne contre l'armée syrienne et la Résistance.
Le recours à ces fausses photos montre non seulement que l’affaire de la famine de Madaya est montée de toute pièce, mais ell est aussi la preuve de la mauvaise foi et de la malhonnête des médias saoudiens, qataris et arabes pro régimes qui les fabriquent et les relaient. Elle est aussi la preuve incontestable que depuis le début de la crise en Syrie, une infâme campagne de mensonges et de duplicités est mise en exécution pour détruire ce pays.
Il est vrai qu’à l’instar de la plupart des localités syriennes, la situation des habitants de cette localité qui a été dans le passé un joli village prisé par les touristes, était néanmoins bien difficile. Du fait surtout de la présence des 600 miliciens du front al-Nosra (Al-Qaïda) et d’Ahrar al-Cham qui la tiennent en otage et s’accaparent l’aide alimentaire qui avait été distribuée le mois d’octobre dernier, la vendant à des prix exorbitants.
Leurs noms sont d’ailleurs connus de tous: Diab Nacif, le responsable d’Ahrar al-Cham , Moussa al-Maleh, et Ziad Bandar surtout, selon le journal al-Akhbar.
Des éléments syriens et arabes travaillant pour les Nations Unies semblent aussi impliqués dans cette sale affaire. Ils sont soupçonnés d’avoir laissé les miliciens s’emparer des denrées alimentaires et les autorités syriennes ne tarderont pas à leur demander des comptes, assure le journaliste libanais Salem Zahrane pour la radio libanaise Nour, citant des sources syriennes.
Version des agences et ... OSDH
Etrangement, dans les dépêches des agences occidentales qui ont relayé la version de la soi-disant « famine causée par le siège de l’armée syrienne et le Hezbollah », il n’est pas du tout question de la présence des miliciens à Madaya.
Elles ont occulté l’information selon laquelle les habitants de Madaya, avant l’arrivée des convois, ont expulsé le chef du conseil militaire (tenu par un milicien Ahrar al-Cham, selon al-Manar) de son lieu de résidence parce qu’il voulait ranger l’aide dépêchée dans les dépôts qu'ils contrôlent et qu’ils ont insisté pour la prendre eux-mêmes.
Pourtant, elle a été rapportée par l'instance médiatique de l'opposition pro occidentale armée, l’Observatoire syrien des droits de l’homme. En effet, il arrive parfois à cette instance qui siège à Londres, et connue pour sa couverture biaisée des événements syriens, de rapporter des faits accusateurs de l'opposition, pour se donner un semblant d'honnêteté qui lui fait défaut depuis le début de la crise syrienne.