Bruxelles avait dressé de nombreux obstacles contre son édification
La Bulgarie, ébranlée par l'abandon du gazoduc russe South Stream en pleine crise ukrainienne fin 2014, souhaite la mise en place d'une partie du projet, selon une déclaration mercredi du Premier ministre bulgare Boïko Borissov.
Le nouveau gazoduc reprendrait le tracé prévu pour South Stream sous la mer Noire et à travers la Bulgarie. M. Borissov a évoqué une capacité annuelle de 10 milliards m3, contre 63 milliards prévus pour South Stream.
"Si la partie russe souhaite vendre du gaz à notre frontière, elle sera la bienvenue", a déclaré M. Borissov devant le parlement.
Cette proposition intervient alors que le projet de gazoduc TurkStream, envisagé par la Russie pour remplacer South Stream, est fortement compromis par la dégradation des relations entre Moscou et Ankara.
La Russie avait annoncé en décembre 2014 abandonner South Stream, conçu pour contourner l'Ukraine via la mer Noire et la Bulgarie, invoquant la multiplication des obstacles dressés par Bruxelles.
Cette décision avait représenté un coup dur pour la Bulgarie, un pays très dépendant du gaz russe, qui devait servir de point d'entrée de South Stream en Europe et devenir un important pays de transit.
Des tuyaux russes destinés à la partie maritime de South Stream sont toujours stockés dans les ports bulgares de Varna et Bourgas, et pourraient être utilisés à cette fin, indiquent des experts.
En pratique, le nouveau gazoduc pourrait s'intégrer à un centre de distribution nommé "Balkan", que Sofia souhaite créer près de Varna, au bord de la mer Noire, et qui desservirait notamment la Serbie et l'Autriche.
"South Stream, c'est du passé. C'est le centre de distribution +Balkan+ qui est à l'ordre du jour et nous travaillons à en faire une priorité de la Commission européenne", a souligné M. Borissov.
Selon des experts bulgares, "Balkan" pourrait commencer à fonctionner vers 2021-2023. Le projet aurait obtenu un accord de principe de la part de la Commission européenne, à condition qu'il soit rentable.
Ce centre devrait également être alimenté par une connection au futur gazoduc Tap, qui doit transporter du gaz de la mer Caspienne, ainsi que par du gaz liquide arrivant en Grèce voisine et par l'exploitation de gisements
bulgares en cours d'exploration, a indiqué M. Borissov.