Le MTBI est le traumatisme le plus fréquent des guerres d’Irak et d’Afghanistan chez les militaires américains.
D'anciens militaires américains qui ont été exposés de façon répétée à des explosions en zone de guerre souffrent de dommages permanents dans certaines parties du cerveau qui pourraient avoir un impact sur leur état émotionnel, selon une étude publiée mercredi.
Un grand nombre de rapports parlent de lésion traumatique cérébrale légère (Mild traumatic brain injury ou mTBI) comme étant le traumatisme le plus fréquent des guerres d'Irak et d'Afghanistan chez les militaires américains, qui ont été 250.000 à avoir reçu ce diagnostic, précisent les chercheurs dont l'étude paraît dans Science Transnational Medicine.
Mais on n'avait pas déterminé jusqu'alors comment exactement le cerveau est affecté et les effets émotionnels potentiels, expliquent-ils.
Ces neurologues, experts des blessures cérébrales au VA Puget Sound Health Care System et à l'Université de Washington, situés à Seattle (nord -ouest des Etats-Unis), ont découvert que plus ces militaires sont exposés à des déflagrations de bombes ou de tirs, plus ils souffrent de changements chroniques de l'activité de leurs neurones dans des régions spécifiques du cerveau.
Ils ont également constaté que des souris exposées à des explosions perdaient des neurones dans les mêmes régions du cerveau.
"Les similarités observées dans l'impact sur les neurones d'une exposition répétée à des déflagrations sur le cervelet des souris, comme les pertes de neurones constatées précédemment chez des boxeurs et l'imagerie des neurones des anciens combattants en Irak et Afghanistan, sont un progrès dans la compréhension de ce traumatisme cérébral", estime le Dr David Cook, professeur de médecine à l'Université de Washington, un des principaux auteurs.
Bien que le cervelet soit surtout connu comme étant la partie du cerveau responsable de la coordination des mouvements, ces neurologues pensent désormais qu'il pourrait aussi jouer un rôle dans les émotions.
"Les changements d'humeur, l'irritabilité et l'impulsivité sont très fréquents parmi les anciens combattants souffrant de mTBI", relève la Dr Elaine Peskind, co-directrice de la recherche sur les maladies mentales à VA Puget Sound.
Selon elle, "ces résultats suggèrent que nous devrions davantage prendre en compte les effets de mTBI sur le cervelet pour mieux comprendre les problèmes émotionnels des militaires souffrant de cette lésion cérébrale".
Avec AFP