...En plus du soutien iranien
Les hautes sphères de l’armée israélienne en sont persuadées, même si ce n’est encore qu’une probabilité : les armes envoyées par les Russes au gouvernement syrien parviennent facilement aux mains des combattants du Hezbollah en Syrie.
Citant des sources militaires, la Deuxième chaine de télévision israélienne a résumé la situation comme suivant : « Tous les armements russes fournis à l’armée syrienne parviennent en général à l’arsenal du Hezbollah. Mais le plus inquiétant est que les Russes en sont parfaitement conscients mais ils tournent les visage et font comme si rien n’était ».
Même son de cloche de la part d’un haut-officier de la Marine de Tsahal, dans un entretien avec le journal israélien Maariv, dans lequel il révélait une partie des rapports de l’institution militaire israélienne qui se penche sur les potentialités militaires de la Resistance libanaise sur le sol syrien et par son biais.
Il affirme que les combattants du Hezbollah ont déjà entre les mains le Yakhount, ce missile sol-mer le plus sophistiqué qui soit, capable de bombarder les navires israéliens en pleine Méditerranée.
Selon lui, ces missiles qui ont toujours constitué une menace, sont devenus encore plus menaçants que c’est le Hezbollah qui les détient.
D’une portée de 300 km et équipés de puissants radars, ce système est difficilement détectable par les radars et Tsahal n’a pas développé à ce jour un système de défense antimissile capable de les intercepter.
Le fait de frapper le front maritime israélien est un grand exploit, a-t-il averti. « Le Hezbollah est capable de frapper n’importe quel navire qui entre ou qui sort des ports israéliens, et l’armée israélienne prend avec sérieux ce genre de menace , à commencer par des tirs en direction des installations navales en pleine mer, en passant par les tentatives d’infiltration aux territoires israéliens, et en finissant par des tentatives de s’infiltrer au cœur de ces ports pour s’emparer d’une pièce navale israélienne », a-t-il expliqué.
Les sites offshores de gaz naturel en Méditerranée sont en tête des installations qui encourent des risques sérieux, d’autant que les pertes occasionnées par une frappe s’élèveraient à plusieurs milliards de dollars. Une simple menace de recourir à ce missile imposera un embargo maritime à tous les ports israéliens par lesquels transitent 90% des marchandises.
En plus de la menace maritime, une autre source de préoccupation, la plus terrifiante, se confirme de plus en plus pour l’institution militaire israélienne.
« Le Hezbollah pourrait ne pas se contenter pas de viser Israël à partir des territoires libanais seulement mais également à partir des territoires syriens et les Yakhont peuvent très bien être utilisés à partir du sol syrien, a averti l’officier israélien.
L’élargissement du théâtre de confrontation s’impose de jour en jour comme un statu quo auquel Israël devrait s’adapter.
Au fil des années de la crise syrienne, le Hezbollah continue de donner à Israël du fil à retordre. Il figure en tête des menaces qui guettent l’entité sioniste, selon l’ancien chef des renseignements militaires Amane, Amos Yadlin. S’en suivent l’Iran, le Hama et enfin Daesh, indique-t-il selon le quotidien israélien Yediot Aharonot. Selon lui, la menace de la milice wahhabite takfiriste est sans aucune mesure avec celle du Hezbollah.
Estimant que la dangerosité de l’ennemi ne s’évalue pas seulement au critère de son ampleur, mais aussi de par sa capacité à restaurer ses capacités au cas où il est visé. « C’est le cas du Hezbollah qui dispose du soutien d’une puissance régionale qui est l’Iran, alors que ce n’est pas le cas de Daesh, dont un tel soutien lui fait défaut », a-t-il expliqué.