La campagne militaire russe porte ses fruits, visant à atteindre des objectifs tant régionaux que mondiaux, mais où va-t-elle se poursuivre? Explications de National Interest.
La campagne militaire russe porte ses fruits, visant à atteindre des objectifs tant régionaux que mondiaux, mais où va-t-elle se poursuivre? Explications de National Interest.
Durant l'année écoulée, les forces armées russes en Syrie ont réussi à atteindre au moins deux objectifs politiquement importants. Premièrement, les actions russes au Proche-Orient ont poussé certaines parties prenantes à participer au règlement du conflit syrien, brisant ainsi l'isolement de la Russie de l'époque.
Deuxièmement, la campagne militaire russe a eu pour conséquence une perception évoluée aux yeux de l'Occident, opposé surtout au mal absolu représenté par Daech, du président Bachar el-Assad. Alors que les événements sanglants de novembre à Paris et des fusillades en Californie ont classé les "djihadistes' parmi les principales préoccupations, les frappes russes en Syrie ont placé la Russie en tête des pays luttant contre Daech. Coopérer avec Moscou s'est avéré être beaucoup plus bénéfique que d'essayer de l'isoler.
Pourtant, le caractère complexe et turbulent que revêt le conflit dans la région entraîne de multiples risques inattendus qui pourront compliquer la réalisation de la stratégie de Moscou au Proche-Orient, et les tensions irano-saoudiennes en sont un exemple, estime un analyste politique dans un article de National Interest.
Mais, contrairement aux prévisions de certains spécialistes, la Russie prendrait plutôt une position de neutralité et n'agirait pas aux côtés de l'Iran. Les deux pays resteront toutefois alliés dans le règlement de la crise syrienne, malgré que leurs intérêts en l'espèce ne soient pas identiques.
Ensuite, les relations russo-turques n'arrêteront pas de s'aggraver, mais la Russie pourrait rétablir ses rapports avec l'Egypte. Alors que les Etats traversent une crise à la suite de la plus grande catastrophe jamais recensée en Russie, le crash de l'Airbus A321 au nord du Sinaï, l'Egypte reste toujours l'un des acteurs importants pour la Russie, y compris dans le règlement du conflit syrien.
Un autre sujet à évoquer serait "Israël", vu par la Russie dans un contexte large, comme un pays disposant de capacités considérables de combat et de renseignement. Les pays pourront notamment coopérer en matière de sécurité régionale, précise National Interest.
Ainsi, si en 2015 Moscou s'est montré alarmé par des crises menaçantes au Yémen, au Liban, en Libye et en Irak, aujourd'hui, face aux tensions croissantes entre l'Iran et l'Arabie saoudite, ce scénario semble encore plus probable. Néanmoins, la Russie continuerait de promouvoir sa vision du Proche-Orient selon laquelle la région a besoin d'une structure cohérente de sécurité qui lui permettra, à terme, de surmonter ses problèmes intérieurs et de ne pas les laisser sortir en dehors de cette zone, y compris en Asie centrale et dans le Caucase.