"Sa capacité sera de 200.000 barils et elle utilisera seulement du pétrole iranien".
L'Iran étudie la possibilité de construire une raffinerie en Espagne pour trouver de nouveaux marchés et assurer ses exportations pétrolières, a déclaré lundi le ministre espagnol des Affaires Etrangères.
"L'Iran étudie la possibilité d'établir une raffinerie en Espagne, très concrètement à Algeciras", en Andalousie (sud), a déclaré Jose Manuel Garcia-Margallo à Bruxelles après s'être félicité de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire iranien.
L'Espagne était "sur le point de trouver un accord avec Rosneft", le géant pétrolier russe, pour cette raffinerie "lorsqu'on a dû interrompre les négociations avec les sanctions" imposées par l'Union européenne contre la Russie, a-t-il ajouté.
"Mais l'investissement iranien peut combler le manque" pour la création d'emplois, selon lui.
L'Iran, qui exporte aujourd'hui un million de barils de pétrole par jour, a annoncé son intention d'augmenter ses exportations de 500.000 barils avec la levée des sanctions internationales et de 500.000 barils supplémentaires d'ici six mois.
Mais Téhéran a besoin de trouver de nouveaux marchés, notamment en Europe, pour son pétrole alors que le marché fait face à une offre excédentaire de la part de l’Arabie saoudite.
La Chine, l'Inde, la Corée du Sud et le Japon sont devenus les principaux clients du pétrole iranien à la suite de l'arrêt en 2012 des achats par les pays européens après l'imposition des sanctions par l'UE à cause du programme nucléaire.
Avec l'entrée en vigueur samedi de l'accord nucléaire, l'UE a annulé toutes les sanctions contre l'Iran.
Le 9 janvier, le vice-ministre iranien du Pétrole Abbas Kazemi avait évoqué la construction de la raffinerie en Espagne.
"Une proposition a été faite par des sociétés espagnoles pour la construction d'une raffinerie destinée à assurer les ventes du pétrole de l'Iran", avait déclaré ce vice-ministre chargé du raffinage.
"Sa capacité sera de 200.000 barils et elle utilisera seulement du pétrole iranien", avait-il ajouté, sans donner de données financières sur les investissements de cette raffinerie qui seront divisés à parts égales entre l'Iran et les compagnies espagnoles. "Les négociations sont en cours et ne sont pas encore finalisées", selon M. Kazemi.
"L'objectif est d'assurer sur le long terme les exportations pétrolières de l'Iran", avait-il précisé.
M. Garcia-Margallo a estimé que l'Espagne était "en bonne position" en Iran, où "les opportunités sont très importantes" et où "il faut reconstruire pratiquement tout l'appareil énergétique". "Nous avons pris de l'avance par rapport à d'autres pays", a-t-il ajouté.
Avec AFP