"Erdogan a donné l’ordre de placer en garde à vue une vingtaine d’universitaires qui ont signé une pétition pour la paix dans le sud-est".
La justice turque a engagé lundi des poursuites contre le chef du principal parti de l’opposition pour avoir traité le président Erdogan de « dictateur de pacotille » en dénonçant des arrestations très controversées d’intellectuels.
Le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kiliçdaroglu, est visé par une enquête du procureur d’Ankara pour insulte au président, un délit passible d’une peine maximale de quatre ans d’emprisonnement, a rapporté l’agence de presse progouvernementale Anatolie.
Lors du congrès qui l’a réélu à la tête du CHP samedi, Kiliçdaroglu a accusé Erdogan d’avoir donné l’ordre de placer en garde à vue une vingtaine d’universitaires qui ont signé une pétition pour la paix dans le sud-est à majorité kurde du pays.
« Des intellectuels qui expriment leur opinion sont détenus, les uns après les autres, par un dictateur de pacotille », a-t-il lancé devant ses partisans.
Vendredi, la police a interpellé et placé en garde à vue une vingtaine d’universitaires qui avaient, avec quelque 1200 autres, signé un texte dénonçant le « massacre délibéré et planifié » de l’armée, engagée dans plusieurs villes dans des opérations contre les partisans des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).