Le magazine américain avait prétendu avoir effectué une interview avec l’un des accusés à tort du Hezbollah par le TSL.
Nouveau rebondissement dans l’affaire du faux entretien du magazine américain Time avec un des accusés à tort par le TSL : ce n’est pas son correspondant Nicholas Blanford qui l’a effectué. Contrairement à ce que le magazine avait signalé, sans le mentionner nommément.
De quoi donner du poids aux accusations du Hezbollah qu’il s’agit d’une fabrication du TSL.
Interrogé par plusieurs médias libanais, dont AlManar (voir vidéo), la LBC et le quotidien AsSafir, Blanford a nié en être l’auteur.
« j’ai reçu un coup de téléphone de la part de la direction de rédaction du magazine à New York pour me dire qu’une rencontre a été effectuée par l’un des accusés dans l’assassinat de Hariri, et qu’elle sera annexée à l’enquête que j’avais écrite sur l’acte d’accusation et la position du Hezbollah», a-t-il expliqué.
Défendant la réputation de son hebdomadaire, le journaliste britannique a tenu à confirmer pour le journal AsSafir la tenue de l’entrevue, au motif que le Time est d’une grande crédibilité, sans toutefois révéler qui en est l’auteur et pourquoi ce n’est pas lui qui l’a faite.
Force est de constater qu’il ne cesse de répéter pour le correspondant d’AlManar qu’il ne voudrait pas savoir qui il est, ( laissant penser qu’il s’agit d’un journaliste libanais), et qu’il ne voudrait pas savoir non plus si l’entretien a bel et bien eu lieu !
Malgré les doutes qui tournent autour de l’article, celui-ci ne manque pas de poursuivre les objectifs pour lesquels il a été publié. Après le ton donné par le chef du courant du Futur, l’ex-Premier ministre Saad Hariri, les différents dirigeants du camp du 14 mars se sont acharnés contre le gouvernement libanais, l’accusant de subir l’emprise du Hezbollah. À l’instar de Hariri, ils n’ont retenu du contenu du faux entretien que la partie ou le soi-disant accusé affirme que les autorités libanaises savent très bien son lieu de résidence, mais ne peuvent pas l’arrêter.
En parallèle, plusieurs médias se sont emparés de cette affaire, pour la relayer ou lui ajouter des plus.
Par exemple, le quotidien koweitien ArRa’y (l’opinion), le correspondant du Time entretient depuis longtemps une bonne relation avec un député du Hezbollah qui lui aurait donc assuré l’entretien.
Quant au journal AnNahar, il avait assuré que Blanford avait bel et bien effectué l’entretien ! Avant qu’il ne soit démenti par Blanford en personne.
Sachant que ce dernier est marié à une libanaise et vit au Liban depuis une quinzaine d’années. Après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, il a rédigé un livre intitulé « L’assassinat du maitre du Liban » dans lequel il a accusé la Syrie.
À l’heure actuelle, il en prépare un second, sur le Hezbollah, intitulé : « Les soldats de Dieu, des martyrs aux fibres optiques. Comment le Hezbollah mène sa lutte contre Israël ».
En 2007, il avait effectué une enquête pour le second journal pour lequel il travaille, Christian Science Monitor, sur les tunnels du Hezbollah intitulé « Voyage rare dans le réseau de cachettes et de tunnels secrets du Hezbollah », et dans lequel il se présente comme étant un héros qui est parvenu à pénétrer les murs du Hezbollah et arriver là où personne ne peut arriver.
Blanford raconte pour AsSafir comment un membre du Hezbollah l’a appelé après la publication de cet article pour lui demander comment un correspondant étranger est arrivé à ces cachettes. « Certains m’ont même demandé gentiment mon avis sur ces tunnels, et je leur ai dit que j’avais été impressionné », ajoute-t-il.
Ce lundi, il a du se présenter devant le procureur général Said Mirza pour répondre de l'entretien, à la demande du Premier ministre Nagib Mikati.