"Israël" dépêche une délégation au Caire pour désamorcer la crise avec son ex-allié.
Le gouvernement égyptien a jugé insuffisants les regrets exprimés par « Israël » après le martyre de six policiers égyptiens jeudi près de la frontière entre l’Egypte et l’entité sioniste.
"La position israélienne était positive en surface" mais elle n'était pas à la mesure "de l'importance de l'incident et de la colère égyptienne envers les actions israéliennes", selon un communiqué du gouvernement diffusé par l'agence officielle MENA.
"Le gouvernement et l’armée réclament un calendrier précis pour la fin de l’enquête commune (sur le martyre des policiers égyptiens) et l’annonce par « Israël » de mesures concrètes pour éviter une éventuelle répétition de tels incidents", a poursuivi le communiqué.
Le gouvernement a sommé les autorités d’occupation de présenter des excuses officielles.
Samedi, la télévision d'Etat égyptienne avait annoncé que Le Caire avait décidé de rappeler son ambassadeur en « Israël » pour protester contre le martyre des policiers à la frontière.
"L'Egypte a décidé de rappeler son ambassadeur en Israël jusqu'à la présentation d'excuses officielles" par l'entité sioniste, avait indiqué la télévision.
De son côté, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte, a affirmé dimanche son "refus de toute ingérence d’une quelconque partie dans la sécurité du Sinaï".
Mobilisation israélienne pour ne pas envenimer les relations avec son ex-allié
Coté israélien, les responsables essayaient de désamorcer la crise la plus sérieuse dans leurs relations avec l'Egypte depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak en février.
Une délégation israélienne au Caire
Dans ce contexte, une délégation israélienne s’est rendue au Caire pour s’entretenir avec des responsables égyptiens, dans le but de désamorcer la crise avec l’Egypte, selon la radio israélienne.
Le quotidien Haaretz a de son côté rapporté que la directrice du bureau de Netanyahu a remis un communiqué officiel à un nombre de ministres les exhortant à ne pas aborder ou commenter les questions relatives à l’Egypte ou à l’escalade dans la bande de Gaza, et ce, pour ne pas envenimer les relations avec l’Egypte.
Barak et Peres expriment leurs regrets
Le ministre israélien de la guerre Ehud Barak a"regretté" le martyre des policiers, en proposant d'"examiner" les circonstances de l'agression avec l'armée égyptienne.
Le président sioniste Shimon Pérès a pour sa part exprimé ses "regrets", en qualifiant de "stratégique" le traité de « paix » conclu avec l’Egypte en 1979.
Shalom déplore l’assaut contre l’ambassade israélienne
Le vice-Premier ministre Sylvan Shalom, a lui aussi souhaité que les relations avec l'Egypte "reviennent à la normale car elles sont très importantes".
Shalom a toutefois déploré l'assaut donné samedi par des manifestants égyptiens au Caire contre l'ambassade d'Israël: "Je n'ai pas aimé le fait que des manifestants soient montés sur le toit et que des drapeaux israéliens aient été brûlés", a-t-il reproché.
"Nous approchons d'élections en Egypte et l'absence d'un ambassadeur (égyptien) en Israël pourrait pousser la région vers l'extrémisme. Les Etats-Unis et la communauté internationale ne veulent pas de cette escalade. Si l'Egypte abandonnait sa ligne modérée pro-occidentale toute la région et ses ressources pétrolières passeraient sous le contrôle de l'Iran", selon ses propres termes.
Au Caire, plus d'un millier de personnes se sont rassemblées dans la nuit de samedi à dimanche devant l'ambassade israélienne pour dénoncer le martyre des policiers.
Sous les acclamations, un manifestant a retiré le drapeau israélien flottant au sommet de l'immeuble abritant l'ambassade et a hissé à sa place celui de l'Egypte.
Il est à noter que plus de 23 Egyptiens ont été tués par les tirs des forces d’occupation israélienne, lors du règne de Moubarak. Ces agressions passaient sous silence des autorités concernées.