Islamabad s’attend à l’exécution du projet commun conclu avec Téhéran pour la construction d’un gazoduc servant à lui acheminer du gaz iranien.
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré que son pays ne voulait pas de "tensions" dans le monde musulman, en recevant le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif.
Celui-ci est le premier responsable à avoir visité l’Iran depuis l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire conclu avec les 5+1.
Il a qualifié l’Iran de "seconde patrie", et félicité le peuple iranien pour cet évènement salué comme un grand exploit en Iran, rapporte la télévision iranienne arabophone al-Alam.
M.Sharif a affirmé que la suspension des sanctions ouvrira d’importantes opportunités pour développer les relations économiques et banquières entre les deux pays.
Islamabad s’attend à l’exécution du projet commun conclu avec Téhéran pour la construction d’un gazoduc servant à lui acheminer du gaz iranien.
"Nous souhaitons développer nos relations et sommes contre toute tension, à condition qu'on respecte les droits des musulmans et les peuples de la région et que l'on respecte les règles diplomatiques et de politesse", a déclaré M. Rohani devant son hôte, selon l'agence officielle iranienne Irna.
Selon l’AFP, la visite de M. Sharif, s’inscrit dans le cadre d’une médiation pour apaiser les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Il a "appelé à résoudre les différends par les moyens pacifiques et cela dans l'intérêt de la "oumma" (nation islamique)", selon un communiqué pakistanais.
Lundi, M. Sharif s’était rendu en Arabie saoudite où il avait exprimé sa "vive inquiétude", lors d'entretiens avec le roi d'Arabie Salmane ben Abdel Aziz, sur la grave crise opposant Téhéran à Ryad.
Le président iranien a pour sa part souligné que "la situation dans la région et dans le monde musulman nécessite la mise en place d'une +coalition+ pour le développement, pas pour la guerre", en allusion à la coalition militaire arabe qui a lancé une offensive contre depuis mars dernier contre le Yémen et à la coalition islamique lancée par Ryad, et qui semble vouloir viser Téhéran.
Cette frénésie de coalitions couronne une politique saoudienne hégémoniste au Moyen Orient, très agressive à l’encontre des pays qui entretiennent des liens étroits avec l’Iran. A l’instar de l'Irak et la Syrie, où elle soutient les milices armées pour renverser son président.
Selon un compte-rendu de la présidence iranienne, cité par l’AFP, M. Sharif a déclaré de son côté que "le Pakistan cherchait à renforcer la fraternité entre les pays musulmans et à réduire les tensions". Il a ajouté que "le terrorisme et l'extrémisme exploitent les différends qui existent entre les pays musulmans".
Selon la chaine de télévision arabophone al-Mayadeen, le chef de l’armée pakistanaise Raheel Charif accompagnait le président dans sa visite iranienne. Il a mis l’accent sur les menaces communes frontalières qui guettent les deux pays.
« La sécurité de l'Iran et du Pakistan est une cause commune et nous riposterons à quiconque menace la sécurité de l’Iran », a-t-il assuré.