24-11-2024 08:40 AM Jerusalem Timing

Les acquis du Hezbollah dans la guerre syrienne

Les acquis du Hezbollah dans la guerre syrienne

Prévisions de deux chercheurs israéliens, à la lumièrede l’intervention russe en Syrie: le Hezbollah aprend l’approche offensive

Le Hezbollah perfectionne ses capacités militaires, surtout dans les domaines  offensifs grâce à l’intervention militaire russe en Syrie a révélé un haut-responsable de l’armée israélienne, rapporte un article du quotidien israélien Haaretz.

Selon son auteur, le correspondant militaire du journal, les constats de cet officier figurent dans un rapport rédigé pour l’Institut de Washington pour les études du Proche-Orient, signé des deux chercheurs israéliens, Naday Pollack et le général de brigade Moni Katz. Ce dernier a occupé de nombreux postes importants au sein de l’armée israélienne, dont le dernier a été  le commandant de l’unité de Galilée connue sous l’appellation Division -91 et qui est responsable des régions frontalières avec le Liban. Il se présente comme étant le militaire israélien qui connait le plus le Hezbollah.

Dans le texte, il est question comme constat primordial que c’est la première fois que le Hezbollah mène des manœuvres offensives qui vaillent dans le cadre de son combat en Syrie.

« La présence militaire russe grandissante qui a été entamée par le déploiement d’avions militaires au nord de la Syrie, à la fin de l’an dernier, et puis l’envoi de conseillers militaires pour prêter main forte aux forces syriennes vont fournir au Hezbollah des leçons de valeur pour les affrontements dans le futur », estiment les deux chercheurs Polack et Katz.


Alors qu’auparavant, la stratégie militaire du Hezbollah avait été fondée  sur le principe de la guerre de défense et la guerre d’usure dans les cas de frictions avec Israël, de sorte qu’il était défini par de hauts-officiers de Tsahal comme ayant  pour credo « d’empêcher le revers ».

Prenant en compte les avantages israéliens en matière de supériorité technologique, et de point de vue de ses ressources humaines, cette stratégie œuvrait pour prolonger la durée de la confrontation le plus possible, tout en usant le front interne israélien via les tirs de missiles et de roquettes. Elle stipulait de la sorte de renforcer les systèmes de défense du Hezbollah afin de faire payer cher à Israël toute manœuvre offensive au sud-Liban.

Selon les deux chercheurs, le Hezbollah estimait que tant qu’il ne s’est pas effondré sous la pression de l’armée israélienne, il peut se vanter d’avoir échappé et dons d’avoir vaincu. Mais la guerre en Syrie lui a changé sa méthode défensive car il s’est vu contraint dans ses combats contre les organisations terroristes de modifier ses objectifs, de contrôler des territoires et de les préserver pour une longue durée.

Et de poursuivre : « A l’heure actuelle, il utilise des unités formées de plusieurs centaines de combattants dans des attaques composées, sur un sol qu’il ne connait pas très bien et tout en recourant à une multitudes de moyens de combats ».

« Pour les dirigeants du Hezbollah, cette expérience pourrait leur changer d’avis sur les moyens efficaces pour triompher dans une bataille et l’ingérence russe veut dire qu’ils prennent  des leçons de l’une des meilleures armées au monde », est-il indiqué dans le rapport.

Polack et Katz défendent l’idée qu’une cellule d’opération commune a été mise sur pied entre l’armée russe et le Hezbollah à Damas et à Lattaquié et que c’est une unité de la Résistance libanaise qui a contribué au sauvetage du pilote russe dont l’appareil, un Sukhoï-24 avait été abattu par la Turquie le mois d’octobre dernier.

« Le Hezbollah va ainsi apprendre la façon de réfléchir des officiers russes et leur expérience militaire, accumulée lors de la guerre en Tchétchénie. Et il peut apprendre aussi comment investir les troupes d’une façon efficace dans un offensive menée dans des régions citadines ---. De plus, le Hezbollah augmentera son expertise dans l’utilisation des moyens de combat dont il ne disposait pas dans le passé », prévoient-ils.

« Ce sera la première occasion du Hezbollah de voir de près comment une force militaire de premier rang planifie pour une campagne militaire », ont-ils ajouté.

Selon les deux auteurs, la participation de la Syrie à la coalition contre l’Irak mise sur pied par les Etats-Unis en 1991 a permis à Damas de changer profondément sa conception stratégique et de cristalliser une idée de combat différente contre Israël.

« De plus, le Hezbollah va obtenir des informations d’intelligence de la part des Russes et va pouvoir les recouper à partir des sources différentes et variées ».

Dès lors, pensent croire les deux chercheurs, en prévoyant le scenario à venir: « le Hezbollah ne se contentera plus du credo "d’empêcher le revers" qu’il avait observé durant de longues années ».

 

Traduit par notre site du journal assafir