La nomination de Mohamed Allouche, membre du bureau politique du groupe takfiriste Jaich al-Islam, a aussitôt été critiquée par les opposants de l’intérieur.
La plus importante coalition de l'opposition syrienne a nommé mercredi un chef rebelle takfiriste soutenu par Ryad comme négociateur en chef aux pourparlers avec le pouvoir censés commencer le 25 janvier à Genève.
La nomination de Mohamed Allouche, membre du bureau politique du groupe takfiriste pro-saoudien Jaich al-Islam, a aussitôt été critiquée par les opposants de l'intérieur, alors que la Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, qualifie ce groupe de "terroriste".
Dans une conférence de presse à Ryad, Riad Hijab, coordinateur général de la coalition formée des principaux groupes de l'opposition politique et armée, a annoncé que Mohamed Allouche serait le négociateur en chef lors des pourparlers appelés à trouver les moyens de mettre fin à la guerre en Syrie.
Mohamed Allouche est le cousin de Zarhane Allouche, chef de Jaich al-Islam tué par un raid syrien le 25 décembre.
Soutenu par l'Arabie saoudite, le mouvement d'inspiration takfiro-wahhabite contrôle la plus grande partie de la banlieue est de Damas.
L'officier déserteur Assaad al-Zoabi présidera la délégation et George Sabra, chef du Conseil national syrien, sera son vice-président, a ajouté M. Hijab, sans préciser le nombre et l'identité des autres membres de la délégation.
Inacceptable pour l’opposition de l’intérieur
"Ce n'est pas acceptable que le négociateur en chef et le chef de la délégation soient affiliés à l'opposition armée. Ceci envoie un mauvais message au peuple syrien qui souhaite le succès des négociations", ont dit les opposants de l'intérieur regroupés au sein du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), rapporte l’AFP.
La délégation de l'opposition compte trois membres du CCCND.
Position russe
"Nous n'avons pas abandonné nos positions en relation avec les entités terroristes de Jaich al-Islam et Ahrar al-Cham", a de son côté dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov après sa rencontre à Zurich avec le secrétaire d'Etat John Kerry. "Nous avons présenté des informations qui prouvent que notre position est correcte".
Mais lors de sa conférence de presse, M. Hijab a souligné que la délégation de la coalition était la seule à pouvoir représenter l'opposition aux pourparlers de Genève qui doivent se tenir sous l'égide de l'ONU.
"Nous n'irons pas aux négociations si l'on ajoute une tierce partie ou une autre personnalité", a-t-il dit.
Mardi, Washington a estimé qu'il restait "encore beaucoup de travail à faire" pour être en mesure d'amorcer les pourparlers.
Le gouvernement syrien a accepté en principe d'aller à Genève, mais avait dit vouloir voir la composition de la délégation de l'opposition.