04-05-2024 11:21 AM Jerusalem Timing

Des installations pétrolières en feu en Libye après une attaque terroriste

Des installations pétrolières en feu en Libye après une attaque terroriste

L’un des défis est son installation à Tripoli alors que la capitale est contrôlée depuis l’été 2014 par des milices en partie radicaux.

Des réservoirs de pétrole étaient en feu ce jeudi dans le nord de la Libye après une nouvelle attaque lancée par des terroristes pour prendre le contrôle de sites pétroliers.

  Des combattants de Daech (EI) ont attaqué à l'aube des réservoirs à Ras Lanouf, au coeur du "Croissant pétrolier" de la Libye, à environ 650 km à l'est de Tripoli, ont annoncé la compagnie nationale de pétrole (NOC) et des médias.

   "Des réservoirs remplis de brut ont pris feu (...) Plusieurs tours électriques et des lignes de hautes tensions qui alimentent les quartiers résidentiels et la zone industrielle" se sont effondrées, a indiqué la NOC basée à Tripoli.
   "La situation à Ras Lanouf est catastrophique sur le plan environnemental",  a-t-elle ajouté.

   Cette nouvelle attaque intervient deux jours après l'annonce de la formation d'un gouvernement d'union nationale, une avancée prévue dans le plan de l'ONU pour sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

   La communauté internationale exhorte les deux camps rivaux à s'entendre afin de mieux lutter contre l'EI qui contrôle la ville de Syrte et ses alentours. Il compterait environ 3.000 combattants dans le pays, selon Paris.

   L'émissaire de l'ONU Martin Kobler a de nouveau insisté jeudi sur "l'urgence" de faire avancer ce processus politique car "une fois de plus, une attaque terroriste a visé les ressources de la Libye".  

   En ciblant Ras Lanuf, "Daech détruit la possibilité d'une renaissance économique de la Libye", a par ailleurs accusé Peter Millet, l'ambassadeur du Royaume Uni en Libye.

   Mohamad al-Manfi, porte-parole de la NOC basée dans l'est du pays, a indiqué à l'AFP que l'EI avait "lancé des roquettes contre les réservoirs pétroliers de la compagnie Harouge". Deux d'entre eux "sont en feu", selon lui.
   Aucune revendication de l'attaque n'a été faite dans l'immédiat.
   Les réservoirs de Harouge (ex-Veba Oil) sont situé à 9 km du port de Ras Lanouf, à l'intérieur des terres. Trois pipelines principaux alimentent les 13 réservoirs d'une capacité de 6,5 millions de barils, selon le site de la compagnie.   

   Daech tente depuis plusieurs semaines une percée vers l'est depuis Syrte pour atteindre la zone du "Croissant pétrolier". Il a ainsi mené début janvier deux attaques à proximité d'importantes installations pétrolières à Ras Lanouf et dans la ville d'al-Sedra.

   La Libye dispose des réserves pétrolières les plus importantes d'Afrique,  estimées à 48 milliards de barils. Sa production était estimée à 1,6 million b/j en 2011 mais a chuté d'un tiers depuis.

   Sur le plan politique, les discussions se poursuivent pour la mise en place effective du gouvernement d'union de 32 ministres dirigé par l'homme d'affaires tripolitain Fayez el-Sarraj.

   L'un des défis est son installation à Tripoli alors que la capitale est contrôlée depuis l'été 2014 par des milices en partie radicaux.

   Une fois en place, ce gouvernement d'union serait susceptible de demander l'aide de pays étrangers, notamment européens. Ces derniers, notamment l'Italie,  sont prêts à y intervenir pour lutter contre l'EI et contre les passeurs faisant traverser la Méditerranée aux migrants voulant rejoindre
l'Europe.

   "Il faut agir vite pour pouvoir intervenir, dès que ce sera possible, dans
les eaux territoriales libyennes", a déclaré mercredi le ministre français de
la Défence Jean-Yves Le Drian. Car de nouvelles traversées massives de migrants sont redoutées au printemps avec le retour à une mer plus clémente.

   Par ailleurs, l'EI a mis en ligne jeudi des photos de l'exécution à Syrte
de quatre jeunes hommes pour vol, blasphème, hérésie et "appartenance à l'armée de (Khalifa) Haftar", le responsable militaire des autorités de l'est.

   L'exécution s'est déroulée sur une place publique à la suite de la lecture
de la sentence par un responsable de la Hisbah, une 'police' chargée de
l'application de la loi islamique.