Le président iranien Hassan Rohani a risqué sa carrière en assumant personnellement les conséquences des négociations...
Le président iranien Hassan Rohani a annoncé qu'"il avait demandé d'interrompre les négociations nucléaires à trois reprises " soulignant qu'il avait informé l'équipe chargée des négociations nucléaires de quitter la table des négociations si leurs demandes étaient refusées".
S'exprimant devant les gouverneurs et administrateurs des districts du pays ce jeudi, le président Rohani a affirmé : "Je n'exagère pas quand je dis que la réussite de l'Iran dans ce dossier est l'une des plus grandes victoires jamais réalisées, non seulement pour le peuple iranien, mais pour tous les pays en voie développement face aux grandes puissances".
Rohani a exprimé son souhait pour que l'on sache profiter de cette situation après trente mois de négociations et il a indiqué : "nous avons exigé l'annulation de toutes les résolutions contre l'Iran et non pas leur suspension seulement . Et nous avons réalisé à travers ces négociations, tous nos principaux objectifs, sans exception. Or, j'avais informé l'équipe au cours de cette période d'interrompre totalement les négociations à trois reprises".
Le président iranien a souligné que " Nous ne pouvons pas annuler les décisions en lançant des slogans derrière un microphone, ces décisions ne peuvent être annulées au sein du Conseil de sécurité que par les acteurs qui les avaient votées . Tout comme les résolutions de l'AIEA ne peuvent être annulés que par les membres du conseil des juges de l'AIEA qui les ont adoptées".
Il a ajouté : "notre demande d'annulation était l'une de nos plus importantes revendications , dans tous nos discours et durant un an et demi . J'ai informé notre équipe que l'annulation des résolutions est une ligne rouge première et donc il faut annuler toutes les résolutions contre l'Iran, sachant que la deuxième ligne rouge est la levée de l'embargo contre l'Iran".
Et de poursuivre : " l'exploit que nous avons réalisé à travers les négociations nucléaires est d'une grande importance et pour ce faire, il fallait que les membres de l'équipe jouissent d'une expérience suffisante dans le domaine du langage internationale et du droit international".
Le président iranien a souligné que" nous n'aurions pu réussir au cours de ces trente mois de négociations, sans la stabilité de notre marché économique et la sécurité dans notre pays, sans la présence du peuple à la commémoration de la victoire de la révolution et à la cérémonie de Achoura".
Il a expliqué : "plusieurs pays ont souffert de la question nucléaire, notamment la Corée du Sud, qui s'est vue forcer à présenter des excuses à l'AIEA pour avoir effectué des opérations d'uranium dans plusieurs de ses laboratoires . Et donc, elle a dû fermer tous ses centres de recherches dans ce domaine, arrêter tous ceux qui sont impliqués dans ces opérations et les traduire en justice. De même pour la Libye , qui a été avertie et dont les réalisations dans ce domaine ont été expédiées par cargo vers les États-Unis".
Il a ajouté que " nous avons annoncé notre volonté d'échanger du combustible nucléaire enrichi, dont on estime le stockage comme dangereux, dans le marché international ou avec un pays développé plutôt que de le détruire".
Il a rappelé qu'"au sein de l'Organisation des Nations Unies , l'Iran a annoncé qu'il était prêt à signer un accord à condition d'annuler toutes les formes de l'embargo économique une fois pour toutes. Or, les ministres des Affaires étrangères de 5+1 ont dit à notre ministre des Affaires étrangères qu'il est impossible de lever toutes les formes de l'embargo en une seule journée".
Rohani a ajouté : " aujourd'hui, après trente mois de négociations, nous avons pris des décisions très difficiles et nous avons assumé de lourdes responsabilités, et j'ai personnellement assumé leurs conséquences , notamment en prenant le risque de rompre les négociations totalement si nécessaire. Au moins à trois reprises j'ai informé notre équipe de quitter la table des négociations si nos demandes se voyaient rejettées".
Et de conclure: " cette décision (de rompre les négociations) était une décision difficile . De même la décision de poursuivre les négociations dans de telles conditions était difficile, mais grâce à Dieu et au soutien du peuple et aux recommandations du Guide suprême de la Révolution islamique, nous avons pu remporter ces négociations".