24-11-2024 12:06 AM Jerusalem Timing

Le gréviste de la faim Muhammad al-Qiq, en danger de mort imminente !

Le gréviste de la faim Muhammad al-Qiq, en danger de mort imminente !

Après 56 jours de grève de la faim, le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq est en train de perdre conscience par intermittence.

Al-Qiq, un journaliste de 33 ans, a entrepris une grève de la faim pour protester contre sa détention sans inculpation ni jugement en vertu d’un ordre de détention administrative délivré par un tribunal militaire israélien l’année dernière. La détention administrative est une relique de l’époque du Mandat britannique, exploitée par Israël pour emprisonner indéfiniment des Palestiniens sur la base d’accusations gardées secrètes.

Le samedi 16 janvier, un tribunal militaire israélien a rejeté l’appel d’al-Qiq pour mettre un terme à sa détention. Selon le groupe Addameer de défense des droits des prisonniers, Le juge a pris sa décision sans tenir compte de son état critique, ni du fait qu’il est un journaliste.

Le procureur militaire invoque des preuves secrètes prouvant qu’al-Qiq aurait utilisé son travail comme journaliste à des fins liées à la résistance.
Al-Qiq est l’auteur de textes d’opinion pour des organes de presse palestiniens et arabes exprimant leur soutien à la résistance et à l’escalade actuelle de la confrontation avec Israël.

Traitement forcé

En réponse à sa grève, le service pénitentiaire israélien, l’IPS, a refusé de permettre à la famille d’al-Qiq, qui vit dans la région d’Hébron en Cisjordanie occupée, de lui rendre visite.
L’IPS a également voulu facturer très cher à Physicians for Human Rights-Israël la permission qu’un médecin indépendant puisse voir al-Qiq et évaluer les conséquences de sa grève pour sa santé sur le long terme.

Mais le procureur Samer Samaan, travaillant pour le compte de PHR et Addameer, a visité al-Qiq lundi et a indiqué que l’hôpital où il est détenu lui avait administré un traitement de force pendant quatre jours consécutifs, en violation de l’éthique médicale qui interdit tout traitement sans un consentement explicite.

« Dans l’éthique médicale, cela revient à la même chose que le gavage », nous a dit Amany Dayif de PHR.
Le 10 janvier, les gardiens de prison à l’hôpital HaEmek, ont attaché al-Qiq à son lit pendant qu’une équipe médicale plaçait une perfusion dans son bras pour administrer des sels et minéraux. Al-Qiq a été laissé enchaîné à son lit d’hôpital pendant quatre jours, demandant en vain au personnel de l’hôpital de lui retirer la perfusion.

Dayif a ajouté que l’administration de force de produits nutritifs par perfusion peuvent mettre en danger la vie d’un gréviste de la faim.

Position contradictoire

Ce n’est que le cinquième jour que l’hôpital a retiré la perfusion et permis à al-Qiq de se lever, d’utiliser la salle de bain et de prendre une douche.
Sam’an a également signalé que le personnel de l’hôpital exerce une pression importante sur al-Qiq pour qu’il rompe sa grève de la faim, allant même jusqu’à apporter de la nourriture à son lit, et n’arrêtant ces pratiques que lorsque l’avocat du prisonnier est intervenu.

La semaine dernière, un représentant de l’Autorité palestinienne a averti qu’Israël était en train de former une équipe médicale pour nourrir de force al-Qiq.
Le parlement israélien, la Knesset, a légalisé l’an dernier l’usage du gavage forcé.
Toutefois, le PHR a indiqué qu’aucune menace de ce type n’est imminente. Dans une réponse à une demande de PHR, l’hôpital de HaEmek a affirmé qu’ils n’ont pas l’intention de gaver de force al-Qiq, car cela violerait leurs normes d’éthique et la loi sur les des droits des patients en Israël.

Mais PHR souligne la contradiction dans l’engagement déclaré de l’hôpital à l’éthique médicale tout en se livrant à un traitement forcé et à des pressions sur al-Qiq pour qu’il mette fin à sa grève.

La Déclaration de Malte de l’Association médicale mondiale interdit d’exercer des pressions pour mettre fin à une grève de la faim et de pratiquer des traitements médicaux forcés. Le Protocole d’Istanbul de l’Organisation des Nations Unies insiste sur la nécessité pour les médecins d’obtenir le consentement déclaré des patients avant de procéder à tout traitement médical.

25 jours de torture

Journaliste pour l’agence saoudienne al-Majd, al-Qiq a été kidnappé par des soldats israéliens le 21 novembre, au milieu de la nuit à son domicile dans la ville de Ramallah en Cisjordanie. La maison d’al-Qiq a été saccagée, et il a été emmené, les yeux bandés, dans une colonie voisine où les soldats l’ont forcé à attendre à l’extérieur pendant plus de 20 heures.

La torture et les interrogatoires ont commencé immédiatement, selon Addameer. Chaque jour, Muhammad al-Qiql était placé dans une position de stress pendant sept heures d’affilé. Il a été menacé de violence sexuelle et de maintien en détention. Sa grève de la faim a commencé le quatrième jour de son interrogatoire, afin de protester contre son traitement.

Après plus de trois semaines d’interrogatoires quotidiens, Muhammada été placé en isolement dans la prison de Megiddo, et c’est à ce moment-là qu’il s’est retrouvé placé en détention administrative.

Après un peu plus de trois semaines de grève de la faim, son état de santé s’était détérioré et il a été transféré à la clinique de la prison de à Ramleh, puis à l’hôpital de HaEmek, où il est actuellement.

Al-Qiq a été enlevé à quatre reprises depuis 2003. En 2008, il a été condamné à 16 mois sur des accusations liées à son militantisme alors qu’il était étudiant à l’Université de Birzeit.

Addameer a décrit ses détentions comme « faisant partie d’une campagne globale d’arrestations qui a pris pour cible tous les Palestiniens depuis le début du soulèvement populaire palestinien en octobre 2015. Cette campagne fait partie d’une politique systématique d’arrestations et est une méthode de punition collective. »

Source: Info Palestine