Une peine de 120 ans a été prononcée à un adolescent de 17 ans.
Des dizaines d’enfants ont été condamnés à plusieurs années de prison pour des raisons politiques, affirme le Centre bahreïni pour les droits de l’homme dans un rapport publié cette semaine, a rapporté le site en ligne de la chaine de télévision russe Russia Today (RT).
Le Centre a appelé le gouvernement du pays à arrêter les interrogatoires et les arrestations d'enfants accusés de terrorisme, dont le nombre a déjà atteint 250, selon l’ONG. L’organisation a rappelé que de telles actions violent l’article 16 de la Convention internationale des droits de l’enfant, qui protège les mineurs des «atteintes illicites à leur honneur et réputation et de l’ingérence illicite dans leur vie privée».
Mardi, à Manama, un tribunal bahreïni a condamné un adolescent de 17 ans, Ahmad al-Arab, à dix ans de prison pour «participation à un acte terroriste », qui s'ajoutent à une peine déjà prononcée contre lui de 120 ans de réclusion.
Ce verdict n’est que le dernier épisode d'une série de peines rigoureuses infligées à des militants de l'opposition antigouvernementale au Bahreïn. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, ont dénoncé les arrestations d'opposants et les violations des droits de l’homme dans ce pays.
Jeudi, l’épouse du leader de l’opposition cheikh Ali Salmane, emprisonné lui aussi pour son opposition au régime, a révélé dans un entretien téléphonique avec la chaine de télévision a-Manar que son époux a été privé de tous ses droits élémentaires dont entre autre le droit de contacter le monde extérieur, via les appels téléphoniques. Et ce en violation avec les droits de prisonniers édictés par les Lois internationales.
Le 19 janvier dernier, 53 organisations des Droits de l’homme (dont IFEX, FIDH, Pen America, Article-19…) ont signé conjointement un communiqué dans lesquels elles ont condamné la persécution des défenseurs des droits de l’homme dont celle du religieux cheikh Maytham Salmane.
Celui-ci a été plusieurs fois convoqués par les autorités bahreïnies parce qu’il a critiqué le jugement de cheikh Ali Salmane pour la raison qu’il ne respecte pas les critères internationaux des jugements équitables.
Dans le texte cheikh Maytham est présenté comme étant un précurseur dans la défense de la tolérance religieuse et les droits de l'homme sur le plan international. Le mois d'octobre dernier, le prix de militant pour la paix lui a été décerné par l'organisation "Sociétés religieuses pour la paix et la justice".
Des manifestations quasiment quotidiennes secouent le pays depuis 2011, lors desquelles les protestataires demandent des réformes politiques dans cet émirat gouverné par la dynastie des Al Khalifa depuis plus de deux siècles. Selon RT, la coopération avec l’Arabie saoudite suscite également la colère des opposants, qui ont dénoncé, au début de l’année, l’exécution par Riyad de 47 personnes dont cheikh Nimr al-Nimr, pour avoir critiqué l’injustice des autorités saoudiennes.
Sources : RT, al-Manar