05-05-2024 03:38 PM Jerusalem Timing

Bahreïn: le chef emprisonné de l’opposition interrogé pour des tweets

Bahreïn: le chef emprisonné de l’opposition interrogé pour des tweets

En juin 2015, cheikh Salmane avait été condamné à quatre ans de prison pour incitation à la désobéissance.


    Le chef de l'opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, qui purge une peine de quatre ans de prison pour "incitation à la désobéissance", a été interrogé dimanche à Manama concernant des "abus" dans des messages publiés sur son compte Twitter.

L'opposant a été conduit de sa prison au parquet général pour des "abus
contenus sur sa page Twitter", a annoncé le directeur du Département de la
lutte anticorruption et de la sécurité économique et électronique, cité par
l'agence officielle BNA.

  Dans un communiqué, Al-Wefaq, le mouvement d'opposition de cheikh Salmane, a vivement critiqué la convocation de son chef par le parquet, une mesure "contraire à la Constitution" et qui "contrevient à toutes les conventions
internationales (...) sur la liberté d'opinion et d'expression".

Citant le ministère de l'Intérieur, Al-Wefaq précise que cheikh Salmane est
poursuivi pour "des tweets exprimant son point de vue sur les réformes et la
démocratie", que réclame l'opposition bahreïnie.

En juin 2015, cheikh Salmane avait été condamné à quatre ans de prison pour
incitation à la désobéissance. Mais le tribunal n'avait pas retenu l'accusation
de complot contre le régime, passible de peines plus lourdes.

Un verdict dans son procès en appel est attendu le 30 mars. Al-Wefaq a demandé dimanche "la suspension des nouvelles poursuites judiciaires et la libération immédiate de cheikh (Salmane) car sa détention est à l'origine injustifiée".

L'arrestation du leader chiite avait provoqué des manifestations et avait
été condamnée par des organisations internationales de défense des droits de
l'Homme.

Al-Wefaq est le principal animateur de la contestation qui a débuté en
février 2011 dans le petit royaume de Bahreïn où la majorité chiite réclame à
la dynastie au pouvoir des réformes politiques et une vraie monarchie
constitutionnelle.