Avant l’entrée en vigueur des sanctions, les échanges entre l’Italie et l’Iran s’élevaient à 7 milliards d’euros.
Le président iranien Hassan Rohani débute lundi en Italie sa première visite officielle en Europe, axée en grande partie sur l'économie, alors que de nombreuses entreprises veulent profiter de la levée des sanctions pour revenir ou s'implanter en Iran.
Dans cette course aux contrats, c'est Airbus qui a été le plus rapide, le ministre iranien des Transports annonçant samedi l'achat par la République islamique de 114 avions, un accord que M. Rohani doit signer mercredi à Paris.
Il s'agit de la première annonce commerciale d'envergure depuis la levée des sanctions, mise en oeuvre le 16 janvier avec l'entrée en vigueur de l'accord historique sur le nucléaire.
La visite de M. Rohani en Europe, qui inclut aussi un passage en France, était initialement prévue en novembre, mais elle avait été reportée à la dernière minute, au lendemain des attentats de Paris, revendiqués par le groupe takfiriste Daesh.
Après un déjeuner avec son homologue italien Sergio Mattarella, le président iranien rencontrera le chef du gouvernement Matteo Renzi en soirée et le pape François mardi en fin de matinée.
M. Rohani doit en outre s'exprimer mardi matin devant un forum économique Italie/Iran, un rendez-vous très attendu par les industriels transalpins.
Tous les Européens cherchent en effet à placer leurs pions pour tenter de reconquérir le terrain perdu au profit de la Russie et des pays émergents comme la Chine et la Turquie.
"L'Italie était le premier partenaire économique et commercial de l'Iran avant les sanctions", et entend retrouver cette place, avait souligné il y a quelques mois la ministre italienne du Développement économique, Federica Guidi.
Avant l'entrée en vigueur des sanctions, les échanges entre l'Italie et l'Iran s'élevaient à 7 milliards d'euros. Ils sont actuellement de quelque 1,6 milliard, dont 1,2 milliard d'exportations italiennes.
La plus grande partie des exportations italiennes en Iran est actuellement liée à la mécanique (58%), suivie de loin par les produits chimiques (8%).
Multiplication des missions en Iran
Quelque 500 entrepreneurs italiens devraient assister au forum économique mardi matin.
Fin novembre, une très grande délégation économique, conduite par Carlo Calenda, alors vice-ministre italien du Développement économique, s'était rendue à Téhéran: 178 entreprises étaient représentées, ainsi que 20 associations entrepreneuriales et 12 groupes bancaires.
Parmi les entreprises présentes: le géant de l'énergie Enel, le groupe pétrolier Eni et le fabricant de câbles Prysmian.
Cette mission a révélé que "les secteurs de l'infrastructure et de l'énergie étaient ceux offrant les plus importantes opportunités pour nos entreprises", a déclaré le ministère à l'AFP, en précisant qu'une "nouvelle mission entrepreneuriale (était prévue) début février avec une attention spécifique sur ces deux secteurs". D'autres missions devraient suivre.
Interrogé par l'AFP, Enel pour sa part a annoncé prospecter, à travers sa filiale Enel Green Power, sur les opportunités possibles dans le secteur des énergies renouvelables, en particulier dans le solaire, l'éolien et la géothermie.
Le groupe italien de BTP Pessina Costruzioni a de son côté d'ores et déjà annoncé le 19 janvier avoir signé un mémorandum d'accord avec l'Iran pour la construction de cinq hôpitaux, dont trois à Téhéran d'une capacité de chacun 1.000 lits.
Même de petites entreprises sont sur les rangs. Le marché iranien, fort de ses 79 millions d'habitants, offre des perspectives considérables, en termes d'exploitation du gaz et du pétrole - présents en abondance - ou encore d'automobile et d'aéronautique.
Avec AFP