"Israël" approuve plus de 150 nouveaux logements en Cisjordanie. Poursuite de la profanation de la mosquée d’AlAqsa. Un journaliste palestinien en grève de la faim risque de mourir.
Une Israélienne grièvement blessée lundi à coups de couteau par deux Palestiniens dans une colonie israélienne de Cisjordanie occupée est décédée, a annoncé mardi une porte-parole de l'hôpital Hadassah à Jérusalem occupée.
Une autre femme, qui avait été légèrement blessée par les deux Palestiniens dans la colonie de Beit Horon, est soignée dans un autre hôpital, a ajouté la porte-parole.
Les deux auteurs de cette opération de résistance sont tombés en martyre suite à des tirs des gardes de la colonie.
Il s’agit d’Ibrahim Allan, âgé d'une vingtaine d'années, et Hussein Abou Ghosh, un adolescent.
L'attaque de lundi était la troisième à l'intérieur d'une colonie en huit jours.
Selon la radio publique de l’occupation, le Premier ministre a donné instruction à l'armée de lui présenter un "plan d'ensemble" afin de mieux assurer la sécurité des colonies en renforçant notamment les mesures de protection.
"Israël" approuve plus de 150 nouveaux logements en Cisjordanie
Ces opérations ne sont qu’une réponse modeste aux profanations israéliennes des lieux saints islamiques et à la poursuite de la colonisation dans les territoires occupés.
Dans ce contexte, le ministère de la guerree israélien a approuvé des plans pour la construction de 153 nouveaux logements dans des colonies de Cisjordanie occupée, a indiqué lundi une porte-parole de l'organisation israélienne anti-colonisation La Paix Maintenant.
C'est la première fois depuis environ un an et demi que le gouvernement approuve des plans pour de nouvelles constructions en Cisjordanie occupée, selon l'ONG.
Ces plans, adoptés la semaine dernière, concernent des constructions de logements près de la colonie d'Ariel (nord), dans la colonie de Carmel dans la région d’AlKhalil Hébron, et dans le bloc de colonies de Goush Etzion, a indiqué Hagit Ofran, porte-parole de l'ONG.
"Il y avait une sorte de gel des constructions depuis le deuxième semestre de 2014, pendant ces 18 derniers mois, le gouvernement s'était contenté, à quelques rares exceptions près, de légaliser rétroactivement des constructions dans les colonies de Cisjordanie", a-t-elle souligné.
"Mais apparemment le gouvernement de Netanyahou a cédé à la pression des colons, ou il n'a plus peur d'une réaction négative des États-Unis, comme c'était le cas pendant les négociations sur le dossier iranien", explique-t-elle.
Poursuite de la profanation de la mosquée d’AlAqsa
Entre-temps, un nouveau groupe de colons israéliens a profané ce mardi la mosquée sainte d’AlAqsa. Appuyés par la police d’occupation, les colons se sont promenés dans la cour de ce lieu saint via la porte des Maghrébins, rapporte le site paltoday.
Ces provocations se répètent quasi-quotidiennement. D’où l’éclatement de l’intifada (soulèvement) d’AlAqsa début octobre 2015. Certains observateurs ont préféré donner le nom du « soulèvement des couteaux » à cette intifada, en raison du nombre élevé des opérations à l’arme blanche menées par des jeunes palestiniens désarmés.
Près de 160 Palestiniens, dont une majorité de jeunes sont tombés en martyre et 24 soldats ou colons israéliens ont été tués par ces jeunes depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.
Un journaliste palestinien en grève de la faim risque de mourir
S’agissant des détenus, le journaliste palestinien Mohammed al-Qiq détenu dans les geôles de l’occupation israélienne et en grève de la faim depuis 61 jours peut mourir d'un instant à l'autre, a déclaré lundi son avocat Jawad Boulous.
"Son état de santé est très mauvais. Il peut mourir à tout moment", a affirmé l'avocat à après avoir rendu visite à Mohammed al-Qiq dimanche.
Saëb Erakat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a dit à l'AFP tenir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour "personnellement responsable de la vie de Mohammed al-Qiq".
M. Qiq, 33 ans, reporter de la chaîne saoudienne Al-Majd, a été placé mi-décembre par les forces d’occupation en détention administrative. Il avait été arrêté le 21 novembre chez lui à Ramallah, en Cisjordanie.
Le Shin Beth, la sécurité intérieure de l’occupation israélienne, l'accuse d'être un membre actif de l'organisation de résistance palestinienne Hamas.
Le 25 novembre, il a entamé une grève de la faim pour dénoncer la "torture" et les "mauvais traitements" qu'il a subis en prison. Mi-décembre, il a été transféré à l'infirmerie de la prison de Ramleh, près de Tel-Aviv, puis le 30 décembre à l'hôpital d'Afoula (nord).
La situation de Mohammed al-Qiq est susceptible de confronter les autorités d’occupation au même casse-tête qu'en 2015 avec un autre prisonnier palestinien et gréviste de la faim, Mohammed Allan.
Ce dernier, présenté par le Jihad islamique comme l'un des siens et détenu lui aussi sous le régime de la détention administrative, avait observé une grève de la faim d'environ 60 jours, défiant les autorités d’occupation, prises entre le souci de ne pas céder aux pressions des prisonniers et le risque du déclenchement de colère des Palestiniens s'il mourait.
Les généraux israéliens "contrôlent l’Autorité palestinienne"
Par ailleurs, Saeb Erekat, le négociateur en chef de l’Autorité palestinienne a affirmé lundi soir que le général israélien Yoav Mordechai (Coordinateur israélien dans les territoires occupés) était celui qui « contrôlait véritablement » l’Autorité palestinienne, rapporte le site de la radio militaire de l’occupation.
Erekat s’exprimait lors d’une interview à la radio palestinienne. Il a ajouté que « Netanyahu a affaibli l’AP au point que certaines de ses activités quotidiennes soient au point mort ». Il a ensuite appelé à l’annulation de l’Autorité palestinienne.
« Je n’ai pas peur des tentatives israéliennes de dissolution de l'AP », explique Erekat. « Le cout d’une telle action reste moindre que le cout du maintien des relations avec Israël », a-t-il affirmé.