Les opposants soutenus par l’Occident et les monarchies arabes n’ont pas encore décidé d’y participer. Ils voudraient représenter à eux seuls l’opposition syrienne.
Par la voix de la porte-parole de son émissaire Staffan de Mistura, l’ONU a fixé pour le 29 janvier prochain la date des pourparlers de paix syriens à Genève, assurant que les invitations aux pourparlers de paix en Syrie ont été envoyées mardi aux représentants de l'opposition pro saoudienne, mais aussi à d'autres personnalités de l'opposition syrienne.
Interrogée sur le nombre et l'identité des personnes invitées à représenter les autorités et l'opposition syriennes, elle a refusé de les préciser.
L’ouverture de ces discussions qui était prévue initialement pour le 25 janvier, a dû être reportée au 29 de ce mois-ci en raison d'un "blocage" sur la composition des délégations.
Des différends sur les participants
Interrogé par l’agence russe Sputnik, Fouad Eliko, membre de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution, instance soutenue par l’Occident et les monarchies du Golfe a souligné que les négociations ont été ajournées de 3 ou 4 jours suite à l'absence d'accord entre la Russie et les Etats-Unis concernant la liste des participants. Cette liste devrait être finalisée dans les plus brefs délais.
Selon l'interlocuteur de Sputnik, la Russie insiste sur le fait que ces négociations de Genève-3 se tiennent avec la participation des représentants du Congrès des forces démocratiques de la Syrie, le chef du Parti de l'union démocratique kurde Salih Muslim, ainsi que le représentant du Front populaire pour les changements et la libération Qadri Jamil.
Selon l’AFP, cet ancien vice-Premier ministre qui avait été limogé en 2013 et entretient de bonnes relations avec la Russie, a confirmé avoir reçu une invitation.
"Je suis en route pour Genève après avoir reçu une invitation" aux pourparlers, a dit M. Jamil à l'AFP.
Mais ce n'est pas encore le cas du parti kurde, dont les représentants n'ont pas encore reçu d'invitation de l'onu, selon un conseiller de la direction du PYD Sihanuk Dibo . La Turquie est contre la présence de ce parti kurde aux négociations. Elle a prévenu mardi qu'elle ne participerait pas aux pourparlers de paix s’il y participe.
Le parti est en contact avec différents autres groupes pour "régler cette question dans les prochaines heures ou demain", a ajouté Dibo, selon l'AFP.
S'accapparer l'opposition
Quant à l'opposition soutenue par les Occidentaux et les monarchies arabes, présentée par le Haut comité des négociations (HCN), instance mise en place en décembre à Ryad, ses représentants ont reçu leurs invitations de l'ONU, mais elle n'a pas encore décidé de faire part aux pourparlers.
Elle veut s’accaparer toute l’opposition syrienne et refuse la participation d’autres partis et figures syriennes. Elle veut être la seule délégation représentant l'opposition à Genève, indique l’AFP.
Selon Eliko, ses membres ont été invités, mais ils n’ont pas encore pris de décision finale sur leur participation aux négociations laquelle dépendra des discussions qui ont lieu ce mardi à Ryad.
Une source proche de la réunion a indiqué selon l’AFP que les membres du HCN comptaient demander notamment à M. de Mistura "des précisions" sur les autres parties invitées aux pourparlers.
Ces précisions concernent notamment "la nature des invitations adressées aux autres" factions, a-t-il dit sous le couvert de l'anonymat.
Intervenant sur la chaîne qatarie Al-Jazeera depuis Ryad, le porte-parole du HCN, Mondher Makhos, a indiqué que les débats risquaient de se prolonger "tard dans la nuit ou jusqu'à demain".
Mannaa à la tête du CDS
Parmi ceux qui ont reçu une invitation figure Haytham Mannaa, une figure de l'opposition qui est co-président du Conseil démocratique syrien (CDS, une alliance d'opposants kurdes et arabes). Il a confirmé à l'AFP avoir été invité "en tant que négociateur".
Le CDS est le bras politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance soutenue par les Etats-Unis et composées principalement des YPG (Unités de protection du peuple), une milice kurde qui contrôle d'importants territoires en Syrie.
Sources: Sputnik, AFP