Un prince saoudien a exigé des excuses de la part de Téhéran.
Des étrangers pourraient figurer parmi les organisateurs de l'attaque contre l'ambassade d'Arabie saoudite du 2 janvier qui a provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Ryad et Téhéran, a assuré Hossein Sheikholeslam, conseiller du président du Parlement iranien.
"D'après mes informations, il y a des preuves que des étrangers sont impliqués dans cette affaire. Cette version n'a pas été examinée au cours de la première étape de l'enquête, mais il est par la suite devenu clair qu'il y a bien une "empreinte étrangère", a-t-il précisé à Sputnik .
M. Sheikholeslam a également fait remarquer que tous les assaillants seront punis avec toute la rigueur de la loi iranienne.
Une centaine de personnes ont été arrêtées en Iran en lien avec l'attaque contre l'ambassade.
Le conseiller a rappelé l’indifférence avec laquelle les autorités saoudiennes ont réagi lorsque 8.000 pèlerins, dont des Iraniens, ont trouvé la mort dans la vallée de Mina, lors de la dernière saison de pèlerinage. Soulignant qu’aucun responsable saoudien n'a reconnu la négligence dont ont fait preuve les forces de sécurité saoudiennes envers des ressortissants étrangers. San compter que les autorités saoudiennes ont accusé les pèlerins d'être responsables de cette tragédie.
Le 3 janvier 2016, Riyad a rompu les relations diplomatiques avec Téhéran à la suite des attaques contre ses missions diplomatiques à Téhéran et à Machhad. La crise a éclaté entre l'Arabie saoudite et l'Iran suite à l’exécution du chef religieux chiite Nimr Al-Nimr.
Le Bahreïn, le Soudan et le Djibouti ont également rompu leurs relations avec l'Iran, les Émirats arabes unis ont abaissé leurs relations, le Koweït et le Qatar ont rappelé leurs ambassadeurs après que l'ambassade saoudienne à Téhéran a été prise d'assaut par des manifestants.
L'Iran doit s'excuser
Ce mardi, à la veille de visite en France du président iranien cheikh Hassan Rohani, un prince saoudien a réclamé des excuses de l'Iran auprès de l'Arabie pour cet assaut.
"Ils doivent premièrement s'adresser à nous et dire qu'ils s'excusent pour l'incendie de l'ambassade et ses conséquences", a déclaré à la presse l'influent prince saoudien Turki al-Fayçal, cet ancien chef des renseignements du royaume, en visite à Paris.
"Il n'est pas dans l'intérêt de l'un ou l'autre" des deux pays, Iran ou Arabie saoudite, d'entrer en guerre, a ajouté le prince Turki al-Fayçal.
Les dirigeants iraniens "essayent de se montrer accommodants, très diplomates, très souriants, avec vous savez, cette +bonhommie+, etc... mais ce qu'ils font par derrière est tout le contraire", a encore prétendu le prince Turki al-Fayçal, citant selon l’AFP notamment la présence de Gardiens de la révolution iraniens dans plusieurs conflits de la région.
Turki al-Fayçal a passé sous silence les ingérences saoudiennes belliqueuses dans plusieurs pays arabes : dont au Yémen où les saoudiens mènent une guerre impitoyable, et au Bahreïn où ils contribuent à la répression d’un mouvement populaire de revendication de réformes politiques. Sans compter que le royaume wahhabite est impliqué dans le conflit en Irak où il empêche l’instauration d’un régime politique stable et en Syrie où il a contribué à la militarisation du mouvement de contestation syrien dans le but de renverser le président syrien Bachar al-Assad.
Sources: Sputnik, AFP