Contrairement à la France, l’Italie a aussi accepté de bannir le vin de son protocole, le temps d’un déjeuner avec le président de la République, Sergio Matterella.
Par "respect pour la culture et la sensibilité de l’Iran", le musée du Capitole à Rome a dissimulé toutes ses statues dénudées derrière des paravents en bois, à l’occasion de la visite du président iranien Hassan Rohani lundi dernier. Une décision provoquant une polémique…
Selon le quotidien Corriere della Sera citant des sources au sein de la délégation iranienne, les Vénus et autres nus n'ont pas obtenu l'aval d'une inspection préalable, et la mairie de Rome a accepté de les dissimuler.
Le président iranien Hassan Rohani a assuré pour sa part mercredi à Rome n'avoir fait aucune demande auprès de ses hôtes italiens pour que les statues soient cachées par des paravents.
"Je sais que les Italiens sont très hospitaliers, un peuple qui cherche à rendre le séjour de ses invités le plus agréable possible et je les en remercie pour cela", a déclaré le président iranien.
En accueillant son hôte lundi dans ce site prestigieux, où une quinzaine d'accords portant sur des milliards de dollars ont été signés, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi avait mis l'accent sur la richesse historique des deux pays, assurant qu'ils avaient en commun d'être "deux superpuissances de la beauté et de la culture".
Et en plus d'avoir couvert ses statues, l'Italie a aussi accepté de bannir le vin de son protocole, le temps d'un déjeuner avec le président de la République, Sergio Matterella, et d'un dîner avec M. Renzi.
Ces décisions ont provoqué une petite polémique en Italie, où le parti anti-euro et anti-immigrés de la Ligue du Nord a dénoncé un "énième acte de soumission à une culture qui ne nous appartient pas". Interrogé à ce sujet alors qu'il accompagnait M. Rohani au Colisée, le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, a estimé qu'il était "incompréhensible" de couvrir les statues.
Pourtant, les Radicaux italiens ont rappelé qu'à Turin, lors de la visite du pape François en juin, "les affiches de l'exposition de (la peintre polonaise art déco, ndlr) Tamara de Lempicka (avaient) été couvertes", et "personne ne s'en était scandalisé", indique l'AFP.
Après l'Italie, le président iranien, Hassan Rohani, est attendu mercredi après-midi en France, deuxième étape d'un voyage qui marque le rapprochement spectaculaire entre l'Iran et les Européens depuis la levée des sanctions liées au nucléaire.