25-11-2024 10:11 PM Jerusalem Timing

Yémen: 8 étudiants tués, les violations de la coalition évoquées par l’ONU

Yémen: 8 étudiants tués, les violations de la coalition évoquées par l’ONU

Les experts de l’ONU ont recensé 119 raids de la coalition "impliquant des violations des droits de l’homme" et ayant visé 146 cibles.

Des experts de l'ONU ont recommandé au Conseil de sécurité de mettre en place une "commission d'enquête internationale" sur les exactions commises par la coalition à l’encontre des cibles civiles.

La commission devra "enquêter sur des violations présumées des droits de l'homme et du droit humanitaire commises par toutes les parties au Yémen" et en identifier les auteurs "afin qu'ils rendent des comptes".

La coalition militaire saoudo-US dirigée par l'Arabie saoudite et qui soutient le gouvernement yéménite démissionnaire contre l’armée et les forces populaires d’Ansarullah a ainsi "mené des raids aériens ciblant des civils et des infrastructures civiles, en violation du droit humanitaire international", souligne ce rapport.

Il détaille toute une série de cibles touchées dont des écoles, des mosquées, des camps de personnes déplacées, des établissements médicaux ou des aéroports.

"De nombreuses attaques impliquaient des raids multiples contre des cibles civiles multiples", expliquent-ils, excluant ainsi des bavures isolées.

Les experts ont recensé 119 raids de la coalition "impliquant des violations des droits de l'homme" et ayant visé 146 cibles.

Dans trois cas, des civils fuyant les bombardements de zones résidentielles "ont été pourchassés par des hélicoptères qui leur ont tiré dessus".

Le groupe d'experts n'a pas pu se rendre sur place et a dû s'appuyer sur des témoignages et une étude comparative d'images satellitaires avant et après les bombardements, en particulier à Sanaa et Taez (sud-ouest).

Le rapport présente un total de quinze recommandations pour améliorer la situation humanitaire ou le respect de l'embargo sur les armes. Il note à ce propos que "des réseaux bien établis de contrebande d'armes datant d'avant le conflit actuel ont continué à opérer en 2015".

"Aucune pause humanitaire destinée à apaiser les souffrances de la population n'a été totalement respectée par aucune partie yéménite ni par la coalition", souligne le rapport.

Selon le document, la guerre saoudo-US a eu "un effet dévastateur sur les civils", à la fois à cause de "l'utilisation systématique et largement répandue de tirs d'artillerie et de raids aériens aveugles", mais aussi du blocus naval imposé par la coalition, qui ont limité les approvisionnements.

Huit étudiants tués par des frappes saoudiennes

Dix mois après le début de son agression militaire, la coalition continue de viser quasi-quotidiennement les provinces yéménites, tuant des civils et endommageant les installations vitales du pays.

Au moins 8 étudiants, dont des enfants, ont été tués ce mercredi dans des raids saoudiens contre la province d’Ibb, au sud de la capitale, rapporte l'agence yéménite Khabar.

L’aviation saoudo-US a en outre intensifié ses raids mercredi soir contre la capitale Sanaa. Les raids ont visé le mont Nahdain et le palais présidentiel.

Mardi, un raid saoudo-US a visé le domicile d’un religieux yéménite dans la province d’Al-Jawf. Plusieurs bâtiments civils ont été détruits tuant au moins 11 personnes. Trois femmes et deux enfants figurent parmi les victimes.

Les attaques de ces dix derniers mois de l’Arabie saoudite contre le Yémen ont fait, jusqu’ici, plus de 8 mille morts et quelque 30 mille blessés en plus de deux millions déplacés. Le porte-parole d’Ansarallah a estimé que le massacre du peuple yéménite est désormais une stratégie adoptée par le régime des Al-e Saoud.

Mohammad Abdesalam a écrit sur sa page Facebook que le pilonnage des maisons et le massacre du peuple sans défense étaient les seuls objectifs de l’Arabie saoudite dans son offensive cruelle contre le Yémen.

A en croire ce haut membre d’Ansarallah, le silence et la passivité de la communauté internationale ont encouragé l’Arabie saoudite à poursuivre ses exactions.