En Europe, les migrants les plus à même d’obtenir l’asile sont les Syriens, les Erythréens, les Irakiens et, dans une moindre mesure, les Afghans.
Faciliter l'accès à l'emploi et à la formation pour les migrants les plus sûrs d'obtenir l'asile: c'est l'une des dix propositions de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour favoriser l'intégration des réfugiés, dans un rapport publié ce jeudi.
"Il est probable, au vu des conditions terribles qu'ils laissent derrière
eux, que beaucoup de migrants vont s'installer dans la durée", écrit l'OCDE
dans ce rapport en anglais consacré à l'intégration des réfugiés et demandeurs d'asile.
En la matière, "il est crucial d'agir tôt", et pas seulement pour les
besoins les plus urgents comme l'hébergement ou la santé. L'assistance devrait aussi porter sur la formation professionnelle, les cours de langue et
l'évaluation des compétences, notamment "pour les migrants réfugiés et les
demandeurs d'asile ayant de bonnes chances d'obtenir l'asile", note le rapport.
En Europe, les migrants les plus à même d'obtenir l'asile sont les Syriens,
les Erythréens, les Irakiens et, dans une moindre mesure, les Afghans.
Plus les migrants ont accès tôt au marché du travail, "plus leurs
perspectives d'intégration s'améliorent à long terme". Sinon "leurs compétences et leur expérience risquent de se détériorer", ajoute le rapport, qui avertit qu'"un réfugié au chômage pèse aussi sur les finances publiques".
C'est pourquoi, là où les procédures s'éternisent, ces migrants
"originaires de pays avec des taux de reconnaissance des demandes d'asile très élevé" (75% par exemple) devraient bénéficier d'un accès au marché de l'emploi, même s'il est assorti de conditions, selon le rapport qui dresse une série de tableaux comparatifs des différents dispositifs en place selon les pays.
En France, les demandeurs d'asile ont accès au marché du travail, dans des
conditions encadrées, neuf mois après leur demande, contre un mois au Portugal, trois mois en Allemagne et douze mois au Royaume-Uni. Dans beaucoup de pays, l'employeur doit cependant prouver qu'il ne pouvait trouver d'autre candidat.
En matière de formation, les politiques varient aussi: l'Allemagne prévoit
des cours de langue et d'éducation civique pour les demandeurs d'asile à fort taux d'admission, l'Espagne a aussi mis en place une évaluation des
compétences. En France ces formations sont réservées aux réfugiés ayant le statut.
L'OCDE plaide également pour recenser et valoriser les qualifications des
migrants, en notant que "ceux qui arrivent sont rarement parmi les plus
pauvres", avec un niveau de formation supérieur à la moyenne de leurs
compatriotes.