La maladie a fait son apparition dans plusieurs pays d’Europe, ces derniers jours
Mobilisation régionale en Amérique latine, premiers cas en Europe, appel à des actions urgentes du président américain, Barack Obama : l’inquiétude grandissait mercredi quant au virus Zika, bénin en apparence mais soupçonné de provoquer une grave malformation congénitale.
Trois mois après les premières alertes sanitaires au Brésil, sa présidente Dilma Rousseff a appelé l’ensemble de la région à adopter une stratégie commune pour combattre la maladie, annonçant un sommet des ministres de la Santé la semaine prochaine en Uruguay.
Le géant sud-américain est le plus touché par cette épidémie, transmise par le moustique Aedes aegypti et le moustique tigre, qui peuvent aussi être porteurs de la dengue et du chikungunya. Le virus ne se transmet pas directement entre humains.
Il n’y a ni traitement préventif ni vaccin, mais la maladie ne provoque généralement que des symptômes grippaux bénins, voire passe inaperçue dans la majorité des cas. Elle est rarement mortelle.
Le danger est pour les femmes enceintes : le virus peut être transmis au foetus et est soupçonné d’entraîner des malformations congénitales graves, telles que la microcéphalie (taille réduite de la boîte crânienne, néfaste au développement intellectuel), voire la mort.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Zika, déjà présent dans 21 des 55 pays du continent américain, va continuer à s’étendre.
Devant cette menace, le président Barack Obama a appelé à « accélérer les efforts de recherche pour mettre au point de meilleurs diagnostics, des vaccins et des traitements », selon un communiqué de la Maison-Blanche.
Selon les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), le virus pourrait s’étendre aux États-Unis, dans des régions où vivent 60 % de la population du pays, soit environ 200 millions de personnes.
Citant une récente étude publiée dans la revue médicale britannique Lancet, ils expliquent que ce virus pourrait se propager le long des côtes est et ouest des États-Unis pendant les mois chauds, voire atteindre le Midwest. Près de 23 millions d’Américains résident dans des zones humides et chaudes, comme la Floride et la Louisiane, où les moustiques vecteurs du virus Zika pourraient survivre toute l’année.
La maladie a fait son apparition ces derniers jours en Europe, au moins six pays (Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Portugal, Danemark et Suisse) confirmant sa présence chez des personnes rentrant d’Amérique latine, ont indiqué les autorités sanitaires. Aucune infection n’a été rapportée chez des femmes enceintes.
Le climat en Europe, actuellement en plein hiver, devrait toutefois empêcher tout moustique porteur de la maladie de survivre.