Le Kurdistan organisera un référendum sur l’indépendance, à l’insu du gouvernement de Bagdad.
Dans le cadre des efforts indépendantistes du Kurdistan, le gouvernement de cette province irakienne continue de creuser une tranchée autour de ses frontières présumées, et d'annexer des territoires controversés, sans aucun fondement constitutionnel.
La tranchée est d'une longueur de 1400 km, d'une largeur de 3 mètres et d'une profondeur de 3 mètres . Elle commence de la localité Rabiha dans la province de Ninive, frontalière avec la Syrie, passe par Zammar, Chikhane, Baashiqa, Hamdaniya, Makhmour, traverse Debs, Toz Khormato à Kirkouk, et se termine enfin à Kafri et Jaloula à Diyala, soit à la frontière iranienne.
Ce projet est entré dans sa phase finale sans que le gouvernement du Kurdistan ne s'entende avec les autorités irakiennes centrales sur cette affaire.
Ce qui est plus grave encore, c'est que la partie kurde annexe la plupart des régions controversées entre Bagdad et Erbil. A titre d'exemple, la province de Kirkouk, des zones de Sinjar, Zammar, Qahtaniya, Makhmour, Khanqine et Kafri…
Il s'avère que toutes les régions que le Kurdistan tente d'annexer sont riches en pétrole. Actuellement, les gouvernements de Bagdad et d'Erbil se partagent la production pétrolière de cinq champs pétroliers dans le nord du pays.
Cet accord demeure en vigueur, bien que le Kurdistan n'ait livré au gouvernement de Bagdad que 44% de la quantité promise jusqu'août 2015.
Donc, le scénario s'éclaircit: les tranchése du Kurdistan devront paver la voie au monopole de la production pétrolière à Kirkouk, dès que l'accord avec Bagdad sera ébranlé.
Il y a déjà quelques jours, le président de la commission des affaires financières et économiques au Parlement Ezzat Ismaïl a déclaré que le gouvernement du Kurdistan ne livrera pas à Bagdad ses recettes prévues, sous prétexte de la chute des prix du pétrole.
Et d'admettre qu'Erbil poursuivra l'exportation du pétrole, indépendamment de Bagdad.
"Sinjar fera partie du Kurdistan"
Passons à Sinjar située dans la province de Ninive. Le président du kurdistan Massou Barzani s'était félicité en octobre dernier de l'expulsion de Daech de cette localité, "grâce aux efforts kurdes et avec le soutien de la coalition américaine".
A cette époque, Barzani avait clairement dévoilé les intentions de son gouvernement: "Nous allons faire de ce village une province. Sinjar a été libéré par le sang des peshmergas, et elle fait désormais partie du Kurdistan".
Des experts US supervisent les travaux
Sachant que le creusement de ces tranchées se fait sous la supervision d'experts des pays de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Ils sont répartis comme tel: 20 experts en géographie de nationalités américaine et française, 40 ingénieurs américains britaniques, et français, et 60 ingénieurs experts en explosifs originaires des Etats-Unis et de l'Allemagne.
Ces données montrent que les occidentaux soutiennent la séparation du kurdistan, et cherche à mettre l'autorité centrale de Bagdad devant le fait accompli.
Le Premier ministre kurde Nijervan Barzani a informé l'Union européenne mardi dernier de l'intention du Kurdistan de tenir un référendum sur l'indépendance, alléguant que le peuple kurde a le droit à l'autodétermination.
De son côté, Massoud Barzani a estimé lors d'une interview au journal britannique The Guardian, que l'Irak est "divisé effectivement et que la culture existante n'est pas celle de la coexistence".
Selon lui, "l'accord Sykes-Picot est désuet et il faut trouver un nouvel accord qui pave la voie à un Etat kurde".
Traduit du site al-Akhbar