Gorges Soros avait depuis quelques jours prédit un crach financier en Chine .

De nombreux médias chinois ont intensifié leurs attaques et commentaires mordants contre le milliardaire américain pro israélien George Soros et autres spéculateurs sur les monnaies, les accusant d’avoir « déclaré la guerre » à la monnaie nationale.

Le yuan chinois habituellement stable, dont la valeur est soigneusement contrôlée par Pékin, a été soumis ces derniers mois à des pressions continues de la part des marchés étrangers ainsi qu’à des sorties de capitaux. Du coup, les autorités ont dû dépenser des centaines de milliards de dollars pour le soutenir.

Bientôt un crach

Au dernier Forum économique annuel de Davos, la semaine dernière, Soros qui s’est fait connaitre pour ses spéculations sur les devises et les actions a déclaré sur Bloomberg TV que la seconde économie mondiale – dont la croissance a déjà ralenti sur la base de données officielles – ferait bientôt face à des problèmes grandissants.

« Un crash économique est pratiquement inévitable », avait-t-il prédit. Dénonçant une inflation et une dette excessive comme raisons principales du ralentissement chinois.
« La Chine a trop longtemps négligé le modèle économique basé sur la consommation intérieure pour pouvoir abandonner le choix actuel de la dépendance à l’export », a déclaré en substance ce spéculateur qui a fait une fortune avec ses maneouvres financières, même si d'après lui Pékin dispose d’une « plus grande marge de manœuvre » que d’autres pour assurer une telle transition, grâce à sa réserve de devises, estimée à 3 000 milliards de dollars.

Ja Ja Ja

Côté chinois la réaction est plutôt virulente.
Un éditorial publié mardi dans le journal chinois ‘ People’s Daily ‘ s’est directement attaqué à Soros, avec un titre  plein d’ironie : «Déclarer la guerre à la devise chinoise ? Ja, Ja ».

Le journal chinois souligne qu’ « aucun doute ne doit subsister » sur le fait que les plans de Soros contre sa monnaie « ne peuvent pas avoir de succès », en traitant le spéculateur  de « crocodile financier », par sa capacité à «augmenter la volatilité dans le marché financier déjà par lui même instable » selon le Financial Times.

Vendredi dernier, l’agence de presse officielle Xinhua avait déclaré que Soros avait déjà plusieurs fois par le passé prédit des troubles économiques pour la Chine. « Soit les vendeurs à terme n’ont pas fait leur travail… soit ils essayent intentionnellement de créer une panique pour engranger du profit », écrit-elle.

Un article en anglais dans le très nationaliste Global Times a dénoncé les occidentaux, coupables de ne pas assumer la responsabilité du désordre dans l’économie mondiale.

En enfer?

Pourtant, quelques observateurs se sont demandé si la rhétorique officielle n’allait pas alimenter les craintes des investisseurs en Chine.
« Ils crachent leurs slogans habituels, mais est-ce que les médias officiels savent que les investisseurs chinois sont en enfer ? », a commenté un internaute sur le réseau social Weibo [l’équivalent de notre Twitter mais avec 500 millions d’utilisateurs en tout, et 50 millions par jour, NDLR).
« Je crains que les investisseurs chinois ne meurent dans une tempête avant que Soros ne montre même ses griffes ».

Prédateur

Financier prédateur, Soros est responsable de crachs boursiers et mécène dans une cinquantaine de pays.

Il s'est fait connaitre au début des années 1990, pour avoir fait sauter la Banque d’Angleterre. Il avait entraîné les spéculateurs à parier contre elle, laquelle avait échoué à défendre le taux de change de la livre sterling. Depuis, elle a perdu son statut de devise fixe.

En 1997, il avait contribué à la crise asiatique, qui a frappé la plupart de l'Asie du Sud-Est et le Japon. Ils ont vu l'effondrement de leurs monnaies, une débâcle des marchés boursiers et une augmentation brutale de la dette privée.

A cette époque, la Chine avait été épargnée, jouant un rôle stabilisateur décisif en maintenant le taux du Yuan inchangé contre le dollar.

Dans l'une de ses récentes déclarations, avant les démêlées économiques traversées par la Chine, il avait prédit une troisème guerre mondiale entre elle et les Etats-Unis. Si elle réoriente son économie vers ses beoins intérieurs au détriment des exportations.      

 

 

Sites consultés: People Daily's; Egalité et Réconciliation; Histoire et Société; Wikiepedia; Sputnik.