23-11-2024 12:00 AM Jerusalem Timing

"Brexit": Cameron à Bruxelles, les négociations entrent dans le dur

L’exécutif européen est à la manœuvre pour trouver des solutions aux demandes de réforme de l’Union réclamées par Cameron.

Les négociations pour éviter une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne entrent dans le dur ce vendredi, avec une visite de David Cameron à Bruxelles avant que les Européens ne mettent leurs propositions sur la table.

Le Premier ministre conservateur britannique, réélu en mai 2015, a promis d'organiser d'ici fin 2017 un référendum qui pourrait déboucher sur un "Brexit", une sortie de son pays de l'UE, qui se traduirait par une nouvelle crise majeure au sein de l'Union.

Cameron exige de ses partenaires européens des réformes dans quatre secteurs, dont la plus controversée vise à décourager l'immigration intra-européenne, en particulier des pays de l'Est ("le plombier polonais").

Les sondages donnent actuellement une courte avance aux partisans du "Brexit" (contraction de "British Exit", soit la "sortie britannique" de l'UE).

Cameron a annoncé début janvier que les membres de son gouvernement -dont certains sont notoirement eurosceptiques- seraient libres de faire campagne pour ou contre.

Cette consultation à haut risque pourrait être organisée dès le mois de juin, à condition que Cameron trouve un terrain d'entente avec les 27 autres chefs d'Etat et de gouvernement européens sur ses revendications - qui concernent aussi la zone euro ou la compétitivité - lors d'un sommet à Bruxelles les 18 et 19 février prochains.

"La campagne référendaire (britannique) sera en fait sur l'Europe et dans toute l'Europe (...) On peut penser que Cameron peut avoir la plupart des choses qu'il demande mais il a lancé un processus qui est plus grand que celui qui va atterrir", fait observer une source diplomatique européenne.

« On sait qu'en général, un référendum se fait sur un objet et se joue sur un autre. Ce que je crains c'est qu'en réalité, solution ou pas, la vraie question sera contre l'Europe", s'inquiète cette source.

Cameron partage un déjeuner de travail vendredi à la mi-journée à Bruxelles avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avant de rencontrer le président du Parlement européen, Martin Schulz.

L'exécutif européen est à la manœuvre pour trouver des solutions aux demandes de réforme de l'Union réclamées par Cameron - une "task force" présidée par un haut fonctionnaire britannique a même été mise sur pied pour mener les négociations -, mais celles-ci doivent être formulées en début de semaine prochaine, sans doute lundi, au nom des 28 par le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Tusk, ex-Premier ministre polonais, doit lui être reçu par Cameron au 10, Downing Street dimanche soir, signe que les tractations sont dans la dernière ligne droite.
   L'objectif ? "Discuter" avant que le président du Conseil européen "ne finalise sa proposition couvrant les quatre points" soulevés par Cameron, a expliqué un porte-parole de Tusk.

   "Nous aimerions avoir un accord en février, mais notre but ultime c'est d'obtenir le meilleur accord possible. Si on ne l'a pas en février, on attendra la prochaine fois", a nuancé jeudi un porte-parole de Cameron. Un autre sommet européen est prévu en mars.