Selon la chaîne NHK, le Japon utilisera un destroyer doté du système antimissile Aegis en cas de besoin.
Alors que la Corée du Nord s'apprêterait à lancer un missile balistique de longue portée, toute la région est sur le qui-vive: le ministre japonais de la Défense Gen Nakatani a ordonné aux forces armées de le détruire "si sa trajectoire de vol menaçait potentiellement le Japon" et la Corée du Sud surveille également ces préparatifs supposés.
Selon la chaîne NHK, le Japon utilisera un destroyer doté du système antimissile Aegis en cas de besoin. D'après plusieurs sources, le destroyer japonais Kirishima a justement quitté la base navale américaine de Yokosuka (préfecture de Kanagawa) pour suivre cet éventuel essai balistique de la Corée du Nord.
De son côté, le ministre japonais des Affaires étrangères Fumio Kishida s'est entretenu au téléphone avec le secrétaire d'État américain John Kerry pour évoquer ce projet nord-coréen supposé, ce dont il a fait part le 29 janvier en conférence de presse à Tokyo.
"Nous coopérons étroitement sur cette question avec tous les pays intéressés, y compris les USA, et nous ferons tout pour assurer la sécurité de nos citoyens", a déclaré le ministre japonais.
Le secrétaire général du gouvernement japonais Yoshihide Suga a déclaré vendredi que la Corée du Nord pourrait procéder au lancement d'un missile de longue portée sans prévenir.
Les médias japonais soulignent que cette inquiétude liée à la préparation d'un lancement par Pyongyang découle d'une analyse de récentes images satellites du polygone de Sohae, au nord-ouest de la péninsule coréenne. Se référant à des sources du gouvernement japonais, les médias du pays estiment que ce tir pourrait avoir lieu d'ici deux à trois semaines.
Sur les images, on aperçoit effectivement une table de lancement de 70 mètres de haut, qui pourrait permettre de propulser un missile de longue portée. Il est toutefois impossible de suivre la préparation du lancement car la zone est recouverte par une protection.
"Le gouvernement sud-coréen suit aussi attentivement l'éventuel lancement d'un missile de longue portée par la Corée du Nord", a déclaré en conférence de presse à Séoul le porte-parole de l'administration présidentielle.
Ce dernier a déclaré que vendredi dernier, les membres du Conseil sud-coréen de sécurité nationale réunis dans la résidence présidentielle "avaient abordé ce sujet", sans donner plus de détails.
Le 6 janvier, la Corée du Nord avait déjà annoncé l'essai réussi d'une bombe à hydrogène. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait expliqué que cette mesure était "nécessaire" pour "maintenir l'ordre" sur la péninsule et "prévenir une guerre nucléaire".
Par le passé, Pyongyang a déjà effectué trois essais nucléaires en 2006, 2009 et 2013. Le Conseil de sécurité des Nations unies avait alors décrété des sanctions contre la Corée du Nord. A cet égard, les autorités russes et américaines s'entendent pour dire que l'essai d'une bombe à hydrogène est une violation directe des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le 9 janvier, la Corée du Nord a diffusé une vidéo de l'essai d'un missile sous-marin qui aurait eu lieu en décembre. Toutefois, Séoul doute de l'authenticité de cette vidéo.
En réaction aux agissements de Pyongyang, les USA ont commencé à projeter des armements stratégiques en Corée du Sud. Le bombardier B-52 doté de missiles de croisière avec des ogives nucléaires s'est rendu dans la République depuis la base américaine de Guam. Les médias sud-coréens ont également annoncé que le porte-avions nucléaire USS Ronald Reagan stationné au Japon pourrait être envoyé en renfort, ainsi que des sous-marins nucléaires et des chasseurs F-22 Raptor.
Les autorités américaines ont admis jeudi dernier que la Corée du Nord avait effectivement fait exploser une bombe à hydrogène. Un haut représentant de l'administration a déclaré à la chaîne CNN qu'il pourrait s'agir d'un essai "partiel et raté" de certains composants liés à une bombe à hydrogène.