Selon Sayed Nasrallah il n’y a plus de candidats du 14-mars à la présidentielle !! Le gain politique du camp du 8-mars est incontestable!
Le Hezbollah soutiendra le chef du Courant Patriotique Libre (CPL) le général Michel Aoun tant qu’il est candidat aux présidentielles au Liban, a réitéré son numéro un Sayed Hassan Nasrallah.
Dans un discours télévisé diffusé en direct ce vendredi sur notre chaine al-Manar, il a ainsi coupé court à toutes les spéculations qui avaient infesté la vie politique au Liban ces dernières semaines via des déclarations politiques ou des articles de presse émanant de responsables politiques et de journalistes du camp du 14-Mars.
Les cartes avaient été dramatiquement mélangées par la décision du courant du Futur de renoncer à la candidature de son allié, le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea, et de soutenir celle du chef du parti des Marada et l'ancien ministre Sleimane Frangiyeh, un des pilliers du camp du 8-mars. S’en est suivi par la suite, le soutien non moins surprenant apporté au général Aoun par Geagea.
Durant son discours, le secrétaire général du Hezbollah a récusé avec fermeté les allégations, voire les rumeurs, sur un soi-disant rôle iranien pour torpiller les présidentielles libanaises, émanant également du 14-mars.
« Jamais, il n’a été question pour les responsables iraniens, que ce soit durant les pourparlers sur le dossier nucléaire, après la conclusion de l’accord et jusqu'à son exécution de se prononcer sur quoique ce soit pour les présidentielles libanaises… ce sont au contraire les autres protagonistes (occidentaux) qui tentaient de le pousser à s’ingérer », a rapporté sayed Nasrallah.
Après avoir exposé les fausses accusations adressées au Hezbollah sur sa position de la candidature du chef du CPL, et les contradictions qui scrutaient ses intentions, « dans le but entre autre de briser la relation entre nous deux», son éminence a révélé les principes qui régissent la relation entre le Hezbollah et ses alliés. « Une relation basée sur la confiance mutuelle, la sincérité, la fidélité, et le respect mutuel »
« Et lorsqu’on n’est pas d’accord, jamais il n’est question de forcer nos alliés à quoique ce soit. Sans pour autant que cela n’altère la continuité de la relation», a-t-il tenu à signaler.
Critiquant la façon avec laquelle la candidature de Frangiyeh a été présentée par le courant du Futur, Sayed Nasrallah a balayé toutes les allégations sur une soi-disant entente entre le chef des Marada, voire sur des concessions qu’il aurait fait au nom du 8-mars, pour accéder a la présidence.
« Le président Frangiyeh nous a dit qu’il n’en a jamais été ainsi, et nous croyons ce qu’il dit ».
Assurant son attachement personnel et politique à ce dernier, « qui est notre bien aimé et notre ami à jamais », le chef du Hezbollah a toutefois tenu à garder son soutien indéfectible au général Aoun, « pour des raisons politiques, morales, et nationales ». "Lorsque nous promettons quelque chose, nous tenons nos promesses à jamais quoiqu'on en dise, même au prix de nos têtes. Nous sommes ainsi".
A ceux qui n’ont cessé de prétendre que le Hezbollah se trouve dans une mauvaise posture, il a récapitulé la conjoncture politique actuelle au Liban :
« nous n’avons aujourd’hui que deux présidents sérieux à la présidentielle, et tous les deux sont nos alliés, tous les deux sont du camp du 8-mars. Cela veut dire qu’il n’y a plus de président du 14-mars ».
« Qui alors se trouve-t-il en mauvaise posture », a-t-il conclu.
Les idées principales du discours de Sayed Nasrallah
Mon discours se portera sur un seul dossier, celui de la présidentielle au Liban mais je voudrais auparavant aborder quelques points.
Je voudrais exprimer notre condamnation à l’attentat horrible perpétré aujourd’hui en Arabie saoudite contre la mosquée Imam Rida dans la ville al-Kisa’, par des terroristes takfiristes et qui a coûté la vie à des martyrs et fait des blessés. Nous présentons nos plus sincères condoléances aux proches des martyrs, et nos prières de rétablissement aux blessés. Nous implorons Dieu de leur venir en aide et de leur accorder la patience. Cet attentat réaffirme la nécessité de lutter contre ce terrorisme takfiriste et de surtout éliminer ses origines idéologiques et les écoles religieuses qui alimentent sa doctrine...
Deuxième point : aujourd’hui dans la bande de gaza, il y a eu les funérailles des sept combattants du Hamas qui ont été tués alors qu’ils effectuaient le devoir qui leur dicte leur jihad, en creusant des tunnels... Aussi, je présente mes condoléances et mes gratifications aussi bien à la direction et à la base populaire du Hamas ainsi qu’à leur famille. Et je fais de même avec tous les martyrs qui tombent chaque jour en Palestine dans la lutte des Palestiniens pour défendre les sacro-saints de l’Islam.
J’adresse aussi mes chaleureuses salutations à tous les combattants, soldats de l’armée libanaise et combattants de la Resistance, déployés aux frontières de notre partie, sur ses montagnes et ses hauteurs, supportant en ces temps glaciaux les conditions météorologiques les plus pénibles. Je salue et glorifie leur patience, leur abnégation et leur résistance devant lesquelles nous sommes très reconnaissants…
Je tien aussi à saluer les ententes qui ont été tissées récemment et qui ont permis le lancement de l’action gouvernemental suspendue (depuis quelques mois, ndlr) . Nous espérons que cette action sera efficace et respectera tous les engagements conclus, en prenant en considération les revendications des différents protagonistes politiques sur la scène libanaise. Je tien à adresser mes remerciements au chef du parlement M. Nabih Berri pour les efforts immenses qu’il a déployés pour parvenir à ces résultats et relancer l’action du cabinet
Je voudrais m’adresser au prochain Conseil des ministres qui se tiendra jeudi prochain pour lui demander d’accorder au membres de la Défense civile leurs droits pour tous les sacrifices qu’ils ont toujours consentis pour mener à bien dans leur mission humanitaire ( à noter que ces membres réclament d’être investis dans le corps des employés de l’Etat libanais, alors qu’ils sont actuellement des contractuels, ndlr)
Lorsque j’ai voulu écrire quelques mots sur le dossier présidentiel au Liban, dont je voudrais aborder la plupart de ses aspects et non toutes, pour expliquer ce qui s’est passé et met au clair notre position et notre position dans l’avenir, j’ai lu un hadith prophétique que j’ai aimé vous lire : « La meilleure clé des choses est la sincérité son meilleur aboutissement est la fidélité »
Il veut dire que la sincérité dans la parole, les promesses, et les positions, sera gratifiée par la fidélité qui en est la conséquence certaine.
Les fausses accusations contre l'Iran, et la démocratie iranienne
je voudrais répondre à certaines accusations proférées ces derniers mois, durant lesquels nous avons évité d’approcher le dossier présidentiel parce que nous avons considéré qu’il n’y avait rien de sérieux, et que tout ce qui était soulevé n’était que des surenchères…
Premièrement : certaines accusations concernent l’Iran, lui attribuant à tort une soi-disant velléité de torpiller les élections au Liban. Je m’adresse à tous les libanais, concernant l’Iran cette puissance régionale reconnue mondialement, il n’a pas eu besoin du dossier présidentiel libanais ni durant les pourparlers nucléaires, ni lors de la conclusion de l’accord, ni pour rien d’autre non plus..
Allez demandez aux responsables des puissances 5+1, avec lesquels vous entretenez de bonnes relations si ceci a eu lieu au moins une seule fois.
Sachez que durant les négociations, l’Iran a plus d’une fois refusé de mettre le Liban et ses élections sur la table des négociations et récusé aucun troc ou échange.
L’accord a été conclu, et les iraniens ont toujours refusé que les discussions débordent du cadre nucléaire…
L’accord a été conclu malgré les entraves israéliennes et des tentatives arabes pour empêcher son exécution aussi.
Ces accusations sont lancées sans aucune preuve.
Le président cheikh Hassan Rohani a été Italie, au Vatican en France : a-t-il évoqué une seule fois les présidentielles ?
En revanche, ce qui est vrai c’est que ce sont les autres protagonistes (occidentaux, ndlr) qui le faisaient. Ils voulaient que l’Iran intervienne au Liban, et la réponse a toujours été la même, très claire et limpide. Pas question, c’est une affaire inter libanaise.
Celui qui détient une seule preuve que l’Iran exploite ce dossier pour ses propres intérêts doit la présenter. L’Iran n’est jamais intervenu dans les affaires libanaises internes et il ne le fera jamais.
Je vous demande de renoncer à cette histoire et d’œuvrer pour le dialogue interne. N’attendez pas non plus les autres acteurs régionaux…
Je vous conseille de ne plus attendre les données régionales. Cela n’est pas dans votre intérêt. Soyez-en persuadés.
Aujourd’hui la Syrie est en dehors de tout cela. Ils la laissent tranquille parce qu’ils pensent qu’elle est entièrement prise dans sa guerre
Concernant la démocratie iranienne : sachez qu’en 37 ans, il y a eu 43 échéances électorales en Iran et dans quelques semaines il y aura un 44eme pour des élections législatives ou celles du conseil des experts.
Jamais l’Iran n’a arrêté ou ajourné ses élections même en temps en guerre contre l’Irak. Alors que certains de vos amis ne savent ce que sont les élections.
Même le conseil de discernement chargé d’arbitrer les divergences constitutionnelles est élu. Il permet d’empêcher les paralysies constitutionnelles comme celles que nous traversons au Liban, et dont le dernier chapitre n’est autre que le contentieux des déchets que nous n’arrivons à résoudre...
Quoiqu'on dise, certains ne voudront pas entendre
Beaucoup de choses injustes ont été dites sur le Hezbollah sur les présidentielles : comme quoi il veut quelque chose en échange, qu’il exige un compromis avec de nouveaux termes, qu’il veut agrandir sa part dans l’Etat libanais... Ce ne sont que des paroles vides.
Alors que dans toutes nos propositions, nous avons œuvré pour une politique qui respecte la règle « sans vainqueur ni vaincu ».
Nous avons voulu instaurer une règle qui permettre une certaine continuité dans l’avenir : celle que chaque communauté désigne son chef, pour les trois présidences au Liban (de la République, du Conseil des ministres, du Parlement, ndlr).
Les compromis que nous avons réclamés renfermait des concessions, et ce sous le plafond de Taëf.
Nous avons toujours agi de la sorte, et l'avons toujours dit. Mais quoiqu’on en dise, certains ne veulent pas entendre et s’attellent à aiguiser leur animosité contre nous, voire à inciter à la haine contre nous.
Certains ont avancé la thèse qu’il est pour la vacance présidentielle et ne veut pas d’élections.
Relation avec nos alliés, relation sentimentale
Concernant nos alliés et les relations régies avec eux que ce soit dans ce dossier ou dans tous les autres
Ce sont la confiance, la sincérité et le respect mutuel qui constituent ses principes de base sur lesquels d’ailleurs nous nous sommes entendus…
Le camp du 8-mars n’est pas un parti totalitaire, et ceux qui tournent dans son orbite ne sont pas formés d’un seul groupe homogène et il n’a pas non plus un chef unique. C’est le dialogue sur tous les points qui régit les relations entre ses différentes composantes. Et lorsque nous sommes en désaccord, nous œuvrons pour ordonner nos différents.
Nous ne cherchons pas à embarrasser nos alliés dans certaines affaires dans lesquels le fardeau peut leur sembler lourd. Comme lorsque nous sommes intervenus en Syrie, nous ne les avons pas consultés pour ne pas les embarrasser
Dans la guerre saoudienne injuste contre le Yémen nous avons adopté une position claire, mais nous n’avons jamais demandé à nos alliés de faire de même, pour ne pas les embarrasser.
Avec nos alliés, nous nous efforçons de préserver notre unité.
D’aucuns insistent pour donner une image différente sur nous, lors ils nous dénoncent et dénoncent nos alliés
Nous ne contraignons personne à prendre nos positions, jamais nous n’avons forcé nos alliés à quoique ce soit.
Encore un point central et ferme: nos alliances, parfois basées sur des croisements politiques, stratégiques ou tactiques, sont fondées aussi sur la base de la confiance et l’amitié. Notre relation devient sentimentale, et renferme un grand respect, hormis la dimension politique.
Nous veillons pour qu’il y ait des relations saines entre les forces politiques et entre les différentes communautés religieuses, de sorte qu’elles soient basées sur la confiance, l’assurance mutuelle et la paix interne.
Pour les autres, c’est la prudence et la suspicion qui prévalent dans les relations entre eux. Chacun se doit de rester sur ses gardes de crainte d’être poignardé dans le dos.
Un attachement infaillible aux engagements conclus
Je vais cette nuit dire les choses telles quelles, mais si certains vont être vexés.
Je veux répondre aux mensonges et aux accusations stupides et fermer la porte aux différends alimentés.
Nous sommes attachés moralement aux engagements que nous concluons, non seulement pour des raisons personnesl ou politiques, mais parce ceci doit constituer le socle qui permet l’édification de relations saines pour la société et l’Etat. Si une société est disloquée, et les relations sont régies par la malveillance et les doutes, on ne peut édifier un Etat.
Ns pouvons parfois commettre des erreurs, nous ne sommes pas infaillibles mais nous sommes fermement attachés à nos engagements.
Ces derniers temps, les autres qui sont nos adversaire politiques -et que nos ne considérons pas comme nos ennemis- œuvraient pour semer la discorde entre nous et nos alliés.
Ils l'ont fait sur des critères confessionnels avec les sunnites qui nous soutiennent.
Concernant notre relation ave le mouvement Amal, ils disent des choses honteuses que je ne peux vous rapporter, mais qui versent dans la logique que le mouvement Amal est soumis à notre diktat. Alors que tous les indices tangibles prouvent le contraire.
La relation entre nous deux est basée sur le respect, la confiance et nos contacts sont quotidiens dans tous les dossiers…
Même lorsque nous sommes en désaccord, notre liaison n’est point affectée.
Notre tandem est d’ailleurs devenu un exemple au Liban et dans la région
Certains veulent toujours nous critiquer, et quoique l’on fasse, ils ne cesseront de le faire. Que l’on fasse la chose ou son contraire.
Il en est de même avec le Courant patriotique Libre (CPL), pour les tentatives de nous séparer les uns des autres. . Depuis la conclusion de l’entente entre le général Aoun et moi-même à l’église Mar Mikhaïl, les tentatives sournoises n’ont jamais connu de répit pour faire avorter cette entente, pourtant basée sur des questions nationales primordiales.
Permettez-moi de m’adresser à la base populaire du CPL, à ses partisans, pour leur dire que les efforts se concentrent surtout sur eux, beaucoup plus que nos bases. Ils veulent vous faire douter de nous, de votre direction même.
Et ce, depuis 2006. Ceci ne s’est jamais arrêté.
Avec l’échéance présidentielle, ces efforts se sont intensifiés exploitant les moindres détails pour nuire à cette relation entre le Hezbollah et le CPL.
Le général Aoun, notre candidat dès le début
Avec le début de cette échéance, la direction du Hezbollah a étudié les différents choix qui se présentaient et elle est parvenue à la décision que c’est le général Michel Aoun jouit de toutes les qualités requises dont sa popularité au sein des chrétiens pour se porter candidat à la présidentielle, sans compter notre sentiment de gratitude à l’encontre de ses positions (durant la guerre 2006) et nous avons décidé de soutenir sa candidature.
Nos alliés étaient bien au courant, et le général Aoun ne nous avait pas demandé de le soutenir. Il était pour nous le candidat naturel. Nous étions prêts à tout faire pour cela...
Certains amis m’ont demandé si nous le faisions parce que nous étions embarrassés, ou par politesse, ou par morale. Nous avions répondu que les motivations étaient aussi bien politiques que nationales.
Lors de la 1ère séance parlementaire, réservée au vote, le général nous a demandé de ne pas écrire son nom, et nous avons vu ce qui s’est passé avec les deux autres candidats.
Les partisans du CPL, la cible de la campagne d'intox du 14-mars
Après il y a eu les contacts politiques.
A cette époque, l’autre camp œuvrait de plein pied en soulevant des questions douteuses : pourquoi le Hezbollah n’a pas voté Aoun? Ne veut-il pas le général Aoun ?? Le tout dans le cadre d’une campagne d’intoxication bien planifiée qu’eux seuls savent si bien mener au Liban, contrairement à nous.
Les bases du CPL étaient plutôt sensibles à ces propos, mais jamais le général Aoun. A un certain moment, nous avons annoncé notre soutien à sa candidature au moment ou nous voulions entamer nos pourparlers avec le courant du Futur pour empêcher justement les malversations et les malentendus.
Ainsi, depuis que le général Aoun est devenu le candidat du Hezbollah, ils ont soulevé tout un tollé : comme quoi le Hezbollah n’est pas sérieux dans cette candidature et veut en profiter pour mille et mille choses.
Pourtant dans les faits, nous avons exercé notre droit constitutionnel de nous absenter du Parlement si notre candidat n’est pas voté. Et depuis nous sommes accusés de vouloir torpiller les séances parlementaires censées élire le président.
Certains, dont des responsables des FL, ont lancé que c’est le ministre Sleimane Frangiyeh qui le réel candidat du Hezbollah et non le général Aoun qu’il veut bruler, selon leur allégations.
S’agissant du dialogue qui a eu lieu entre le CPL et le courant du Futur avant notre soutien à sa candidature, que ce soit celui de Paris, ou autre, nous étions au courant des généralités des discussions mais pas des détails que nous n’avons jamais réclamés d’ailleurs… Nous avons soutenu ce dialogue avec l’espoir qu’il parvienne à des résultats tangibles.
Depuis quelques semaines, il a été question que les choses allaient se résoudre, puis tout d’un coup, tout s’est arrêté, et mis au frigo…
On a dit que l’Arabie saoudite a mis son veto sur Aoun et les choses depuis se sont arrêtées.
Je voudrais assurer que notre confiance en nos alliés est telle que nous ne sommes jamais gênés ni inquiétés lorsqu’ils rencontrent les autres acteurs politiques.
Il en a toujours été ainsi et le sera de même dans l’avenir.
Tout dialogue amorcé ne peut que jouir de notre plein consentement.
Ce pays n’avance que par les ententes et les rencontres.
M. Frangiyeh: un allié, un ami de longue date
Nouvelle épisode: les contacts entre le chef du Futur avec M. Frangiyeh et le soutien de sa candidature à la présidentielle. Le ministre Frangiyeh est un ancien allié, c’est un ami de longue date qui jouit de notre pleine confiance et personne ne peut en douter.
Des représentants du chef du Futur ont été chargés d'entamer des contacts pour soutenir la candidature de Frangiyeh, dans la perspective de parvenir à une issue.
L’un des responsables partisans de M. Frangiyeh a révélé que des négociations avaient également eu lieu avec les FL au moment ou elles dialoguaient avec le CPL …
Le président Frangiyeh m’en a informé : notre réponse a été que nous craignons que d’aucuns ne tentent de semer la discorde entre lui et le général Aoun ou entre le Hezbollah et le général Aoun, en prétendant entre autre que le Hezbollah est surement impliqué contre Aoun. Nous l’avons mis en garde des vicissitudes qui ont eu lieu lors des rencontres du Futur avec le général Aoun.
Les évolutions ont permis d’organiser une rencontre entre M.Hariri et M. Frangiyeh à Paris. C’est alors que ce dernier m’a posé la question de savoir la position à adopter s’il s’avère qu’il est bien sérieux dans sa candidature
Notre réponse a été que face à cette nouvelle donne, et compte tenu de notre promesse faite au Général Aoun, il faudrait alors en discuter longuement.
Nous lui avions alors exprimé notre pleine confiance et lui avions fait part que nus en parlerons avec le général Aoun.
La rencontre de Paris a eu lieu. La façon dont la candidature s’est faite aussi bien dans la forme que dans le contenu a coupé le chemin à tout dialogue sérieux. Ce qui a été rapporté sur le contenu a semé la confusion
Je ne veux accuser personne sur cette façon là de présenter la candidature. Mis son approche de Paris a été une erreur et a eu de mauvaises répercussions au sein du 8 et du 14 mars.
Aucune confiance dans les fuites, pleine confiance en M. Frangiyeh
Il y a eu des fuites de presse que je ne veux pas croire, alors que je préfère croire ce que M Frangiyeh a dit.
Les fuites qui ont fait état qu’un accord entier a été conclu entre les deux hommes, aussi bien sur la présidence que sur le cabinet ministériel, les désignations et tous les autres dossiers suspendus ne sont pas crédibles. Ce n’est pas vrai que M. Frangiyeh a négocié au nom des forces du 8-mars
Tout ceci a semé la confusion et c’est le retour aux manipulations, aux surenchères et aux exploitations politiques infestes.
Le Hezbollah a toujours été dans le collimateur en nous accusant sans cesse de mentir au général Aoun.
Cette affaire aura permis de confirmer la réelle position du Hezbollah : Si notre candidat avait bel et bien été M. Frangiyeh, et que nous avons tout le temps menti au général Aoun, nous serions descendus au Parlement pour l'élire. C'est le moment où jamais.
Face à cette nouvelle réalité : celle de la nouvelle candidature du courant du Futur pour notre allié, nous devons annoncer une position.
Surtout que certains ne cessent de manipuler les têtes de certains partisans du CPL.
Nous avons veillé à ce que l’ambiance reste positive et que les gens puissent parler entre eux et nous avons vu ce qui s’est passé chez l’autre camp
Dernière partie, celle du soutien des FL à la candidature du général Aoun. Nous avions entièrement confiance en notre allié, lorsqu’il a voulu se concerter avec les FL. Et lorsqu’il a été question que les discussions pouvaient aboutir au soutien à la candidature du général Aoun, notre position a été que si notre adversaire politique (M. Geagea) soutient la candidature d’Aoun, ceci ne peut nous vexer, comme le disent toutes les analyses du 14-mars. .
Bien au contraire.
Nous sommes parfaitement au courant de tout, et très rassurés. Voire nous sommes bien heureux de cette candidature, au moins toutes les accusations des FL contre le Hezbollah se retourneront contre elles.
Pourquoi notre bloc parlementaire n’a pas exprimé de position sur cette question : nous ne sommes pas forcés de le faire à chaque occasion.
Nous voulions aussi voir bien les choses devant cette évolution dramatique, en toute sérénité.
Or nous n’avons nullement changé de position et nous ne sommes nullement déconcertés.
Bien au contraire, ce qui s’est passé est qu’une équipe politique du camp adverse qui est venu soutenir notre candidat.
Je vais dire les choses telles quelles
Avec ces évolutions, il fallait voir l’ambiance malsaine qui a envahi notre pays, le tout pour attiser les divergences entre nous et le CPL.
L’un d’entre eux a expliqué que les 10 clauses de l’entente du CPL-FL en prétendant qu’Aoun a renversé ses positions précédentes et a vendu le Hezbollah. Ces allégations n’ont nullement affecté notre confiance.
Cette ambiance malsaine vise à altérer les relations entre les différents protagonistes dans notre pays… C'est de la provocation et de l’incitation contre nous : les idées véhiculées sont simplistes, mensongères et fausses. Nos relations avec nos alliés sont basées sur la discussion approfondie, loin de toute contrainte.
Nous ne sommes pas ainsi ni nos alliés non plus.
Il n’y a plus de candidat-président 14-mars: un gain politique pour le 8-mars
Dans la conjoncture actuelle, nous avons dans les apparences trois candidats à la présidence au Liban mais sérieusement il n’y en a que deux.
Notre vision : la scène politique présente un gain politique important pour notre camp politique.
Le camp 14 mars est divisé : une partie soutient notre candidat, et l’autre soutient un allié.
Ca veut dire que nous sommes en bonne posture
Il n’y a plus de candidat du 14-mars
Le président sera du 8 mars. Les divergences se portent sur la personne. Ca veut dire que nous avons gagné.
Nous avons un engagement moral-moral et moral politique dans notre soutien à la candidature au général Aoun. C’est clair et net.
Lorsque nous voulons édifier une patrie sur une société, on ne peut s’attendre de la part du Hezbollah a ce qu’il trahisse sa promesse. Depuis notre entente, le général Aoun ne s’est jamais trompé avec nous
Nous en tant que Hezbollah, même si le candidat concurrent est un ami, nous ne pouvons trahir notre engagement parce il peut y avoir une issue quelconque.
Cela ne veut pas dire que M. Frangiyeh n’a pas les qualités d’un président, il les a certes. Mais nous tenons à notre promesse. Quoiqu’on dise que c’est choix idéaliste.
Une seule situation peut nous faire changer d’avis : c’est que le général Aoun annonce son renoncement à sa candidature. Et rien d’autre.
Un dernier mot à nos chers amis dans le courant des Marada et à ses partisans : si nous nous étions engagés dès le début avec M. Frangiyeh, nous aurions fait la même chose et serions restés fermement attachés à lui.
En dernier, oui, nous en appelons au dialogue, a la concertation et surtout à ne pas se précipiter. C’est vrai les choses sont d’une grande importance mais nous devons parvenir tous à une entente réelle pour élire un président qui puisse jouir de plus grand soutien pour gérer ce pays
La solution ne peut être qu’interne, et jamais elle ne peut dépendre de facteurs externes
A ceux disent qui disent que le Hezbollah veut la vacance présidentielle, et qui sont toujours a la recherche de quelque chose pour nous attaquer, parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire, nous disons que malgré toutes les épreuves, nous resterons attachés à cette candidature à jamais.
Sauf lorsque le Parlement est acquis à Aoun, nous serons prêts à participer au vote.
(FIN)