Un bombardier russe a été abattu fin novembre par l’aviation turque au-dessus de la frontière syrienne.
L'Otan et la Turquie, membre de cette alliance, ont fermement condamné samedi une nouvelle violation la veille de l'espace aérien turc par l'aviation russe, le président Recep Tayyip Erdogan mettant en garde la Russie contre les "conséquences" de ces "actes irresponsables".
Cette mise en garde intervient deux mois après qu'un bombardier russe a été
abattu fin novembre par l'aviation turque au-dessus de la frontière syrienne,
provoquant une grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara.
"La Russie devra assumer les conséquences si elle continue de telles
violations contre les droits souverains de la Turquie", a déclaré le président
à la presse, à l'aéroport d'Istanbul.
"De tels actes irresponsables ne profitent ni à la Fédération de Russie, ni
aux relations entre l'Otan et la Russie, ni à la paix régionale ou globale",
a-t-il ajouté.
Ankara a convoqué vendredi l'ambassadeur russe Andreï Karlov pour lui faire
part de sa "ferme condamnation" d'une nouvelle violation présumée de son espace aérien par un avion russe, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères, dénonçant une "attitude irresponsable".
"Un Su-34 appartenant à l'aviation russe a violé l'espace aérien à 11H46
locale hier"(09H46 GMT vendredi), a affirmé le ministère dans un communiqué.
"Nous soulignons une fois de plus que la Russie porte l'entière
responsabilité de toutes conséquences graves résultant d'une telle attitude
irresponsable", ajouté le ministère, soulignant qu'Ankara avait pressé la
Russie "d'agir avec responsabilité".
Le ministère n'a pas précisé où cette nouvelle violation aurait eu lieu.
Mais, selon lui, "cette violation est une nouvelle indication concrète que la
Russie agit pour créer des problèmes en dépit des mises en gardes claire de
notre pays et de l'Otan".
L'Otan a immédiatement emboité le pas à la Turquie, enjoignant samedi
Moscou de "respecter pleinement" son espace aérien.
"J'appelle la Russie à agir de manière responsable et à respecter
pleinement l'espace aérien de l'Otan", écrit dans un communiqué publié à
Bruxelles le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, qui ajoute
que "la Russie doit prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que
de telles violations ne se répètent pas".
Comme lors de la crise de novembre, Stoltenberg a appelé au "calme et à
la désescalade", saluant les contacts entre Ankara et Moscou.
Interrogée samedi, l'ambassade russe à Ankara s'est refusée à tout
commentaire sur l'entretien entre son ambassadeur et les autorités turques.
"Nous ne ferons aucun commentaire sur les discussions avec ses collègues du
ministère des Affaires étrangères", a déclaré Igor Mityakov, porte-parole de
l'ambassade russe à l'agence RIA Novosti.