23-11-2024 04:28 AM Jerusalem Timing

Ultime tentative pour remorquer le cargo au large des côtes françaises

Ultime tentative pour remorquer le cargo au large des côtes françaises

En cas d’échouage, des plans anti-pollution seront déclenchés localement.

Le cargo Modern express, à la dérive depuis six jours sans équipage dans le Golfe de Gascogne, fera l'objet ce lundi matin d'une ultime tentative de remorquage lors d'une accalmie météo, mais en cas d'échec, il s'échouera sur la côte landaise.

Le Modern express, cargo de 164 mètres de long, transportant 3.600 tonnes de grumes de bois et des engins de travaux, se trouvait dimanche soir à 85 km à l'ouest du Bassin d'Arcachon, poursuivant sa dérive sud-est. Même si, le cargo en détresse, dont les 22 hommes d'équipage, philippins, avaient été évacués par des hélicoptères espagnols mardi, a ralenti sa dérive il a parcouru près de 100 km en 24 heures.

Le cargo doit faire l'objet lundi matin d'une ultime tentative de remorquage lors d'une accalmie météo, mais en cas d'échec, il s'échouera «entre lundi soir et mardi soir» sur la côte landaise, ont annoncé les autorités maritimes.

«Il nous reste un créneau favorable, demain lundi, pour tenter de passer un câble», a déclaré à la presse à Brest le préfet maritime de l'Atlantique Emmanuel de Oliveira.

Si le câble n'est pas passé demain dans la journée, «le Modern express s'échouera sur la côte sableuse du département des Landes entre lundi soir et mardi soir», et sera accompagné «jusqu'au point d'échouage», a prévenu le vice-amiral d'escadre de Oliveira.

Le point d'échouage et heure seront précisés «au fil des heures» et les 15 communes du littoral des Landes ont déjà été mises en alerte, a indiqué la préfecture.

En cas d'échouage, des plans anti-pollution Polmar, Mer et Terre, seront déclenchés localement. Des brèches pourraient se produire dans les soutes à gazole du cargo lors de l'échouage, mais le préfet maritime a assuré qu'il «ne craint pas du tout de marée noire», le bateau ne transportant que 300 tonnes de gazole de propulsion. A titre de comparaison, le pétrolier Prestige, naufragé en 2002 au large de la Galice, transportait 77.000 tonnes de fioul.
«Une chance sur deux de réussir le remorquage»

Dimanche, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a assuré qu'en cas de fuite seraient mobilisés «tous les moyens déjà sur place» et a estimé qu'il y a «une chance sur deux de réussir le remorquage».

Une météo hostile dimanche avec des rafales entre 50 et 80 km/h et des creux de près de 6 mètres ont empêché toute tentative d'hélitreuiller sur le Modern express des experts en renflouement de la société néerlandaise spécialisée, Smit Salvage, pour préparer le remorquage. «La difficulté ici est une combinaison de plusieurs choses, le vent, la houle et l'angle d'inclinaison du bateau; ce qui revient à escalader une montagne qui bouge», a expliqué à l'AFP un porte-parole de Smit Salvage.

Si, ce lundi matin, une fenêtre météo permet de passer une ligne, «remorquer le bateau est faisable», selon lui. En effet, la gîte du cargo, de l'ordre de 40-50 degrés, reste stable depuis plusieurs jours, et comme le cargo ne s'enfonce pas, cela semble être le signe d'absence de voie d'eau.
Options envisagées

En cas de remorquage réussi, «l'option la plus probable serait (vers) un «port refuge», probablement sur la côte Nord de l'Espagne»», a indiqué le préfet. Les autorités maritimes sont en lien à ce sujet avec leurs homologues espagnols.

Mais en cas d'échouage, le Modern express semble voué à un démantèlement (ou découpage), comme le cargo espagnol Luno en 2014 sur la plage d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques), plutôt qu'un renflouement, comme le néerlandais Artemis aux Sables d'Olonnes (Vendée) en 2008. (lire notre encadré)

«Tout va dépendre des conditions de l'échouage, les deux solutions sont possibles, mais le renflouement aujourd'hui me paraît peu probable étant donné l'état du navire et sa gîte, et sa taille, je pense que c'est plutôt vers un démantèlement que l'on s'orientera», a suggéré le vice-amiral.
Plusieurs bâtiments restaient dimanche dans la zone: une frégate, un remorqueur, un navire de dépollution français, et deux remorqueurs espagnols engagés par la société de sauvetage.

Le Modern express, cargo récent (2001) immatriculé au Panama, naviguait du Gabon vers Le Havre lorsqu'il a émis mardi un signal de détresse à 280 km de la pointe Nord-Ouest de l'Espagne, à la suite d'une forte gîte, probablement due à un désarrimage de sa cargaison.