Une source de l’entourage de Cameron a également fait état de "progrès".
L'UE dévoile ce mardi ses propositions pour faire en sorte que le Royaume-Uni reste au sein de l'Union, qui comportent notamment un système de "carton rouge" permettant aux parlements nationaux de bloquer les lois décidées par Bruxelles.
Des deux côtés on affirme avoir fait des "progrès" après les discussions du
week-end entre le président du Conseil européen Donald Tusk et le Premier
ministre David Cameron.
Cependant, la route est encore longue avant d'arriver à un accord que
Cameron compte arracher aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors d'un
sommet à Bruxelles les 18 et 19 février, ce qui lui permettrait d'organiser le
référendum britannique sur la question dès juin.
Tusk, qui préside l'instance européenne représentant les dirigeants des
28 membres de l'UE, a souligné qu'il restait "des questions" à régler, même si
de "bons progrès" avaient été faits lors des dernières 24 heures.
"Demain (mardi) vers midi je présenterai une proposition", a-t-il promis
lundi soir sur Twitter.
Une source de l'entourage de Cameron a également fait état de "progrès",
soulignant qu'une "période d'intenses négociations va commencer avec les autres
Etats membres avec pour objectif d'obtenir leur soutien pour toutes les
propositions ambitieuses".
Selon cette source, parmi les propositions de Tusk, ancien Premier
ministre polonais, est instauré un "système de carton rouge" qui permettrait à
55% de l'ensemble des parlements nationaux de l'UE de stopper ou changer les
lois de Bruxelles, ce qui était l'un des objectifs de Cameron.
Le système actuel de "carton jaune" --une appelation provenant du monde du
football-- permet simplement aux parlements de demander une explication sur les
lois originaires de Bruxelles.
Londres avait prévenu qu'il y avait "encore pas mal de travail" à faire
avant de trouver un accord sur les réformes qu'exige Cameron de ses
partenaires européens dans quatre secteurs, dont la plus controversée vise à
décourager l'immigration intra-européenne, en particulier des pays de l'Est.
Il voudrait imposer un moratoire de quatre ans avant tout versement d'aides
sociales aux immigrants issus de l'UE venant travailler au Royaume-Uni. Mais
cette exigence, jugée "discriminatoire", est contraire à la libre circulation
des biens et des personnes, principe fondateur de l'Union.
Londres et Bruxelles semblent avoir trouvé un terrain d'entente avec la
proposition de Bruxelles d'introduire un mécanisme de "frein d'urgence" dans le
cas où les services publics britanniques étaient débordés ou si la Sécurité
sociale britannique était victime d'abus répétés. Un système auquel pourraient
également recourir les autres pays européens.
A ce propos, Downing Street a salué lundi une "avancée substantielle", tout
en répétant qu'il fallait encore "travailler". "Le Premier ministre n'acceptera
une alternative aux quatre ans (de gel des prestations sociales, ndlr) que si
c'est aussi efficace", a insisté un porte-parole.
Cameron demande par ailleurs des garanties que le renforcement annoncé
de la zone euro ne se fera pas au détriment des pays qui ne sont pas membres de
ce club, et donc de la puissante City de Londres.
La France, notamment, voit d'un mauvais oeil les revendications sur ce
point. "Pour les responsables français, il est irresponsable de donner à des
pays qui ne sont pas membres de la zone euro le pouvoir d'indéfiniment bloquer
des votes" en son sein, a rappelé le Financial Times. Paris refusera de
concéder tout "droit de véto détourné" à la City, assure le quotidien
économique.
Mais "nous ne cherchons pas à nous dresser sur le chemin d'une plus grande
intégration de la zone euro", s'est défendu le porte-parole de Downing Street,
ajoutant que Londres réclame seulement "des principes clairs pour régir les
relations entre les membres de la zone euro et les non membres pour que des
pays comme le Royaum-Uni, qui n'est pas membre, ne soient pas désavantagés".
Cameron veut également relancer les chantiers pour améliorer la
compétitivité de l'économie européenne et regagner en souveraineté en octroyant
davantage de pouvoirs aux Parlements nationaux.
En promettant d'organiser cette consultation à haut risque, qui pourrait
déclencher un autre séisme dans l'Union déjà éprouvée par la crise migratoire,
Cameron, réélu en mai 2015, espérait couper l'herbe sous le pied des
eurosceptiques.
A l'heure actuelle, les Britanniques restent très partagés, si l'on en croit les sondages. Selon les médias britanniques, la date la plus probable de cette
consultation est le 23 juin.