Selon le ministre français des Affaires étrangères, "il faut pousser à la formation d’un gouvernement d’union nationale".
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a démenti mardi toute velléité de la France d'intervenir militairement contre le groupe Daech en Libye, en marge d'une réunion à Rome de la coalition internationale contre l'EI.
Cette réunion rassemble des ministres des Affaires étrangères ou des représentants de 23 pays, en présence de l'Américain John Kerry, pour faire le point sur la lutte contre l'EI, qui semble avoir cédé du terrain en Syrie et en Irak mais se renforce en Libye.
"Il n'est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye", a affirmé Fabius devant la presse. "Je ne sais pas de quelle source cela provient". Un petit groupe "fait pression, mais ce n'est pas la position du gouvernement".
Le quotidien français Le Figaro a annoncé mardi que la France préparait "les plans pour intervenir contre Daech".
"Ce qui est vrai, c'est que nous sommes préoccupés" par la montée de l'EI en Libye, et c'est pourquoi "il faut pousser à la formation d'un gouvernement d'union nationale", a encore dit Fabius.
"Toute autre perspective n'est pas d'actualité", a ajouté le ministre. Une fois le gouvernement formé et approuvé par le Parlement, il sera alors en mesure de recevoir le soutien de la communauté internationale, en particulier pour s'assurer qu'il puisse siéger à Tripoli, a expliqué le ministre français.
Mais "on ne peut pas non plus éternellement reculer l'objectif" et si "des personnalités se mettent en travers du chemin, on demandera des sanctions à leur encontre", a-t-il prévenu.
Sur la Syrie, Fabius a jugé important d'augmenter le nombre de frappes et de viser des objectifs plus stratégiques, tout en expliquant qu'il y avait "un lien entre ce qui se passe sur le terrain et le processus politique".
Dans la mesure où des négociations sous l'égide de l'ONU sont en cours à
Genève, "il faut que les bombardements s'arrêtent", a-t-il dit. "On ne peut pas bombarder en Syrie et discuter à Genève", a-t-il encore jugé, en faisant explicitement allusion à la Russie.