"Moscou continuera à entretenir des contacts avec les pays producteurs car le sujet de l’instabilité du marché pétrolier est vital pour l’économie russe".
La production de pétrole de la Russie, qui a lancé des consultations avec le Venezuela en vue d'une possible baisse de l'offre coordonnée avec le cartel des pays exportateurs, a atteint un nouveau record en janvier, selon des statistiques publiées mardi.
Les compagnies pétrolières russes ont pompé le mois dernier 46 millions de
tonnes de pétrole et condensats, soit 18,88 millions de barils par jour en
moyenne, selon les chiffres de l'agence publique chargée du secteur cités par
les agences russes.
Cela représente une hausse de 1,5% par rapport à janvier 2015 et un record
depuis la chute de l'URSS.
La Russie ne cesse d'augmenter sa production d'or noir ces derniers mois,
participant ainsi à la bataille acharnée entre pays producteurs pour conserver
leurs parts de marché alors que les cours ont plongé au plus bas niveau en 12
ans.
L'effondrement du marché affecte durement l'économie russe, en récession,
car les hydrocarbures représentent un pan massif de l'activité et la moitié
environ des revenus budgétaires.
La semaine dernière, le ministre de l'Energie Alexandre Novak a évoqué une
possible réunion de la Russie avec l'Organisation des pays exportateurs de
pétrole (Opep) dont elle n'est pas membre, en vue de discuter d'une éventuelle
baisse coordonnée de production.
"En cas d'intérêt commun pour une rencontre entre l'Opep et les pays non
membres de cette organisation, nous serons prêts à un tel consensus", a répété
mardi le chef de la diplomatie russe, cité par RIA Novosti et Interfax lors
d'une visite à Abou Dhabi.
Malgré le scepticisme des experts, Novak a reçu lundi son homologue
vénézuélien Eulogio del Pino, dont le pays est membre de l'Opep, qui doit
également se rendre au Qatar, en Iran, et en Arabie Saoudite, membres également.
Les deux ministres ont discuté de "possibles consultations avec les pays
producteurs membres ou non de l'Opep" et Novak "a confirmé être prêt à
participer à de tels pourparlers", selon un communiqué du ministère russe de
l'Energie.
Mardi, le ministre vénézuélien a rencontré Igor Setchine, influent patron
du numéro un russe du pétrole Rosneft et proche de Vladimir Poutine. Selon la
société, ils ont évoqué non seulement les projets de Rosneft au Venezuela mais
aussi "une possible coopération en vue de normaliser la situation sur le marché
mondial".
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a jugé samedi qu'un accord était
"proche" entre l'Opep et les pays non membres du cartel pour stabiliser le
marché.
Interrogé sur ces discussions, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a
assurait mardi que Moscou continuerait à entretenir des contacts avec les pays
producteurs car "le sujet de l'instabilité du marché pétrolier est vital pour
l'économie russe".
Vendredi, le vice-Premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch a cependant
prévenu qu'il revenait aux compagnies pétrolières et non à l'Etat de décider
d'une éventuelle baisse de la production d'or noir de la Russie.