Jaafari a déploré le fait que la liste qui distingue les opposants des terroristes n’ait pas pu être établie.
Le chef de la délégation syrienne officielle aux pourparlers inter-syriens à Genève, Bachar Jaafari, a déclaré dimanche que toute solution politique à la crise en Syrie ne peut se réaliser sans la présence d’une partie sérieuse , affirmant que l’intérêt du peuple syrien sera la boussole pour la délégation et le dialogue à Genève.
Lors d'une conférence de presse tenue aujourd’hui à Genève, Jaafari a indiqué que la délégation syrienne est venue à Genève pour y mener un dialogue syro-syrien indirect sans ingérence extérieure ni conditions préalables, conformément à la résolution N° 2254 et aux Déclarations de Vienne.
« Le contenu de la résolution 2254 et de la lettre d’invitation adressée au gouvernement syrien n’a pas été respecté par l’opposition, vu que l’invitation était fixée pour le 25 du mois dernier, comme date de lancement du dialogue», a-t-il précisé.
Selon lui, le retard de l’opposition de Riyad ( en allusion aux opposants syriens soutenus par l'Arabie saoudite, dont le CNS) est l'indice de son manque de sérieux et de son irresponsabilité , ajoutant que les déclarations de certains responsables occidentaux donnent l’impression que “nous négocions avec ces pays et non pas avec des opposants syriens”.
Jaafari a fait allusion à certaines parties régionales, arabes et internationales qui veulent repartir à zéro, « ce qui constitue une perte de temps au dépens de la souffrance du peuple syrien ».
Et Jaafari de poursuivre : « Celui qui parle de ‘conditions préalables’ signifie qu’il est venu à la réunion pour faire échec au dialogue ».
“Nous, ainsi que de Mistura, ne connaissons pas jusqu’à présent qui constitue l’autre partie ; nous utilisons la terminologie ‘des oppositions‘ et non pas ‘de l’opposition‘, car nous avons en face de nous plusieurs délégations”, a-t-il toutefois déploré.
Jaafari a, en outre, indiqué que beaucoup de migrants syriens avaient quitté le pays pour chercher de meilleures conditions économiques en raison des mesures coercitives et des sanctions injustes imposées au peuple syrien.
Répondant aux questions des journalistes, Jaafari a affirmé que l’échec des efforts déployés pour s’entendre sur la liste des terroristes et celle des éléments de l’opposition est dû au fait d’avoir confié cette mission le résultat d’avoir dévolu cette mission à deux pays partiaux, à savoir l’Arabie saoudite et la Jordanie.
Jaafari a fait savoir que la lutte contre le terrorisme doit être à la tête des priorités, précisant que: “La souffrance humanitaire en Syrie est due au terrorisme, et par conséquent, on ne peut pas traiter le dossier humanitaire sans celui du terrorisme”.
Et Jaafari de poursuivre :
“Nous ne négocierons pas avec les terroristes et nous ne traiterons pas avec eux, c’est pourquoi de Mistura avait insisté sur le fait que les pourparlers devaient être indirects car nous ne savons pas les noms des délégations de l’autre partie”.
“Il n’y aura pas de négociations, mais des pourparlers indirects sous forme de dialogue inter-syrien et sans conditions préalables ni ingérence extérieure”, a dit Jaafari qui a fait savoir que celui qui cherche une condition préalable signifie qu’il viole la résolution internationale N°2254 et les deux Déclarations de Vienne.
Répondant à une question sur la commission de transition, Jaafari a indiqué que la résolution onusienne N°2254 n’aborde ni une commission de transition, ni un gouvernement élargi d’unité nationale, mais elle évoque un pouvoir crédible qui ressort du dialogue inter-syrien.
“Le gouvernement syrien continuera à imposer le pouvoir de la loi et à faire face aux terroristes”, a-t-il fait noter, assurant que l’engagement des pays soutenant le terrorisme, notamment la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar et Israël, aux résolutions onusiennes relatives à la lutte contre le terrorisme est une question nécessaire pour réaliser un progrès dans le règlement politique”, a-t-il conclu.
Source : Avec Sana