Pékin a accéléré la construction d’îles artificielles, avec des pistes pouvant potentiellement accueillir des avions militaires.
Le sommet que le président américain Barack Obama organise mi-février en Californie avec l'Asie du sud-est ne sera pas "anti-chinois", a assuré mardi un dirigeant du département d'Etat, au moment où Washington et Pékin rivalisent pour gagner en influence en Asie.
"Ce sommet ne concerne pas la Chine. Il concerne les Etats-Unis et
l'Asean", l'Association des Nations d'Asie du sud-est, a déclaré dans un
entretien aux agences AP, Reuters et l'AFP, le secrétaire d'Etat adjoint pour
l'Asie-Pacifique, Danny Russel.
"Il ne s'agit pas de la Chine, ce n'est pas anti-Chine", a insisté le
diplomate, à deux semaines d'un sommet "informel" les 15 et 16 février à
Sunnylands, en Californie, où Obama doit accueillir les dix dirigeants des
Etats membres de l'Asean.
Une première entre Washington et le groupe régional.
Cette réunion inédite est "le point culminant de plus de sept années
d'investissement des Etats-Unis en Asie-Pacifique et dans l'Asean", a martelé
Russel, en allusion au fameux "rééquilibrage" ou "pivot" de l'Amérique vers
l'Asie. Une priorité de la diplomatie Obama depuis 2009.
"Cela démontre que le rééquilibrage a atteint son altitude de croisière", a
vanté le responsable américain.
Stratégiquement, les Etats-Unis cherchent à s'appuyer sur une Asean unifiée
pour pouvoir contrebalancer le poids de la Chine en Asie-Pacifique. Washington
milite pour l'unité de l'Asie du sud-est, dont certains de ses pays membres ont
de graves contentieux territoriaux avec Pékin en mer de Chine méridionale.
"Ces défis en Asie du sud-est et en particulier les différends sur les
droits maritimes en mer de Chine méridionale (...), ce n'est pas une guerre par
procuration entre la Chine et les Etats-Unis", a souligné Russel.
Il a contesté l'idée que la région devienne "un champ de bataille pour de
la compétition entre grandes puissances".
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale,
carrefour stratégique pour le commerce mondial, et riches en ressources
halieutiques et pétrolières.
Dans l'archipel des Spratleys, située plus au sud que les Paracels, Pékin a
accéléré la construction d'îles artificielles, avec des pistes pouvant
potentiellement accueillir des avions militaires.
Cela a attisé les tensions avec les pays voisins (Vietnam, Taïwan,
Philippines, Malaisie, Brunei) qui revendiquent également des îles, et qui
redoutent un coup de force de la Chine.
Washington, officiellement, reste neutre sur les questions de souveraineté,
mais il dénonce la "militarisation" de la région par Pékin et soutient
clairement les pays d'Asie du sud-est.