22-11-2024 10:54 PM Jerusalem Timing

Irak: "l’heure est venue" pour un référendum sur un Etat kurde

Irak:

Le Kurdistan exporte du pétrole via la Turquie, sans passer par le gouvernement fédéral.

    "L'heure est venue" pour les Kurdes d'Irak de se prononcer par référendum sur un Etat kurde, a annoncé le principal dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, selon un communiqué de ses services publié ce mercredi.

 "L'heure est venue et les conditions sont maintenant réunies pour que le
peuple prenne une décision sur son avenir par référendum", a déclaré Barzani, dont le mandat de président de la région autonome est arrivé à échéance en août 2015 mais qui continue à la diriger.

"Ce référendum ne mènerait pas nécessairement à la création immédiate d'un
Etat (kurde) mais permettrait de connaître la volonté et l'opinion du peuple du
Kurdistan concernant son avenir", a ajouté le dirigeant kurde irakien.

La question d'un référendum -auquel le gouvernement fédéral irakien est
opposé- et celle de la zone géographique sur laquelle il serait tenu vont
contribuer à tendre les relations entre Bagdad et cette région autonome située
dans le nord du pays et riche en pétrole.

Le Kurdistan irakien est officiellement formé de trois provinces irakiennes
mais les forces kurdes contrôlent actuellement des territoires dans quatre
autres provinces sur lesquelles le gouvernement fédéral veut maintenir son
autorité.

Les forces kurdes se sont installées sur ces territoires disputés lorsque
les troupes fédérales ont fui face à l'avancée du groupe terroriste Daech (EI) à l'été 2014.

La province de Kirkouk, principalement contrôlée par les forces kurdes,
risque d'être un point de friction important en raison de sa richesse en
ressources naturelles, notamment en pétrole.

Plus que politique, le principal obstacle à l'indépendance du Kurdistan
irakien semble économique.

Le Kurdistan exporte du pétrole via la Turquie, sans passer par le
gouvernement fédéral, depuis l'échec l'an dernier d'un plan de partage des
revenus pétroliers avec Bagdad.

Si Bagdad et le Kurdistan irakien font chacun face à une crise budgétaire
importante en raison de la chute des cours du pétrole, leur principale source
de revenus, les Kurdes, eux, ne peuvent pas avoir accès aux marchés
obligataires pour tenter d'équilibrer leur situation financière en empruntant
de l'argent.