La prise de ces deux localités est plus important que la prise de l’aéroport de Kwaïrès
Les deux localités loyalistes Noubbol et Zahra sont enfin libres.
Ce mercredi après-midi, l’armée syrienne assistée par les combattants volontaires des Comités populaires ont brisé le blocus imposé à ces deux villes de plus de 70 milles habitants. Mais jusqu’à l’écriture de cet article, les militaires syriens et leurs alliés ne sont pas encore rentrés dans les deux localités.
Cela faisait trois ans et demi qu’elles étaient encerclées par les milices, dont la branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra, son allié Ahrar al-Cham et d’autres.
Plus de 1000 martyrs en trois ans
Situées à 20 km au nord-ouest de la ville d’Alep, elles faisaient de plus l’objet de bombardements quasi quotidiens. Il y est question de plus de 1000 personnes qui sont tombées en martyre, selon notre correspondant en Syrie. Certains ont succombé en raison de la pénurie en nourriture et en médicaments causée par le blocus.
Au début, les milices avaient interdit à tous les villages avoisinants de leur venir en aide, allant jusqu'à exécuter quiconque leur faisant passer des besoins de première nécessité.
Par la suite, une bonne partie de leurs denrées ont été larguées via des hélicoptères par l’armée syrienne.
Ces appareils leur jetaient aussi l’armement dont elles avaient besoin pour se défendre contre les attaques incessantes des miliciens. Leurs jeunes s’étaient organisés militairement dans le cadre de comités populaires, à l’instar des autres régions syriennes. Des combattants du Hezbollah étaient parvenus à s’infiltrer dans ces deux localités pour leur venir en aide.
La libération de ces deux localités s'est faite dans la prolongement des derniers exploits militaire sur le front de Bachkoy, dans la province nord d'Alep.
Voies de ravitaillement coupées
Ce mercredi, l'armée syrienne a éalement coupé les voies de ravitaillement des miliciens takfiristes reliant la Turquie avec le nord d'Alep, selon une source de l’armée qui s’exprimait pour RIA Novosti.
"L'armée a coupé les routes Mayer-Anadan et Azaz-Alep. De la sorte, les miliciens ne peuvent plus recevoir de renforts et de munitions acheminés depuis la Turquie jusqu’au nord d'Alep", a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon lui, il s'agit du corridor d’Azaz qui est long d’une cinquantaine de kilomètres et fait parfois à peine quinze kilomètres de large. Il relie la Turquie, via le poste frontière de Bab al-Salam, à la grande ville d’Alep.
Un exploit plus important que celui de l'aéroport de Kwaïrès
De point de vue géostratégique, la prise de cette région requiert une grande importance.
Elle constitue beaucoup plus que la libération de ses habitants.
Selon certains observateurs, cités par le site d'information libanais al-Hadath News , la prise de cette région est plus importante de celle de l'aéroport de Kwaïrès, dans la province est d’Alep.
Elle permet de couper les voies de ravitaillement des milices qui passent par Azzaz jusqu’à la Turquie.
La libération de cette zone sépare la province nord d’Alep aussi bien de la ville éponyme, que de la province ouest. Cette dernière constitue l’entrée vers les quartiers ouest d’Alep, toujours contrôlés par les forces gouvernementales, mais sous le pilonnage des milices.
Elle peut servir de base de lancement de l’offensive pour la région Al-Bab, dans la province orientale, et faciliter l'offensive en direction de Der Hafer, la porte du gouvernorat de Raqqa, occupé par la milice wahhabite Daesh (Etat islamique).