En termes stratégiques, le Sukhoï Su-35 S est un élément susceptible de profondément modifier les règles du jeu dans n’importe quel conflit
Selon le journal russe Kommersant, l’état-major russe a expédié dans le plus grand secret plusieurs exemplaires du Sukhoï Su-35 S en Syrie via l’Iran afin d’y subir son premier baptême de feu.
Le choix de ce chasseur 4G++, dérivé du formidable Sukhoï Su-27 M «Flanker» est loin d’être fortuit et intervient dans un contexte de tension extrême avec la Turquie et ses alliés de l’Otan sur un enjeu majeur de la guerre en Syrie: la supériorité et l’interdiction aériennes au dessus des lignes d’approvisionnement externes des forces de la rébellion.
La Turquie, un des principaux pays soutenant les forces rebelles en Syrie, a accusé la Russie d’avoir « à nouveau » violé son espace aérien en précisant qu’un chasseur-bombardier Sukhoï Su-34 « Fallback » des forces aérospatiales russes stationnées en Syrie septentrionale avait pénétré en Turquie méridionale. Une accusation rejetée par la Russie mais supportée par l’ensemble des pays de l’Otan.
En réalité, le test des chasseurs les plus avancés de l’arsenal russe en Syrie vise moins les variantes turques du General Dynamics F-16 que les F-22 «Raptor» américains et «Typhoon» britanniques, déployés respectivement en Turquie méridionale (Inçirlik) et à Chypre.
En termes stratégiques, le Sukhoï Su-35 S est un élément susceptible de profondément modifier les règles du jeu dans n’importe quel conflit. Ce que refusent d’admettre les bureaucrates de l’Otan, aveuglés par une idéologie d’un autre temps et des considérations subjectives totalement déconnectées de la réalité.
Source : Strategika