Le contrôle de la Syrie utile par Assad n’est plus menacé.
Ce jeudi, les deux villes Noubbol et Zahra libérées la veille ont ouvert leurs portes au monde extérieur pour la première fois depuis plus de trois années .
Les militaires réguliers et les combattants volontaires qui ont contribué à la levée du siège qui les renfermaient ont été vus dans les rues des deux localités loyalistes, accueillis en liesse par une foule qui les a aspergés de riz et de fleurs, selon les médias officiels syriens.Brandissant le drapeau syrien et celui du Hezbollah
Ce jour restera mémorial pour ces deux villes loyalistes qui ont résisté à des dizaines d’attaques terroristes, voire les pires.
Le dernier mot à Noubbol et Zahra
Selon le journal al-Akhbar, depuis 2012, ses combattants volontaires formés à partir de ses propres fils ont mené des batailles existentielles, et ont vu passer de toutes les milices.
« Ils ont combattu la milice des « Brigades al-Tawhid », en 2013. Puis en juillet de cette même année, ils ont du affronter des attaques de Daesh avec la collaboration de cinq autres milices. Celui-ci a dû continuer seul ses assauts avant de se rétracter, pour le compte de la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra et ses alliés, dont Ahrar al-Cham.
En novembre 2015, ces deux dernières ont lancé une attaque d’une grande envergure, qui a été suivie d’une autre, en janvier 2015, avec l’aide du mouvement Ansareddine, et des groupuscules caucasiens. La dernière attaque a eu lieu le mois de décembre dernier », rapporte le journal, selon lequel le dernier mot est finalement revenu aux habitants des ces deux localités.
Bientôt Alep, les miliciens assiégés
En s’emparant de cette zone située au nord ouest de la Syrie, le tour d’Alep, l’ex-capitale économique du pays ne devrait plus tarder pour les forces gouvernementales. D’autant que ce sont les miliciens qui sont assiégés à leur tour.
Ce jeudi, le Media de guerre de la résistance a diffusé les images de nombreux miliciens qui ont été tués durant les combats.
« Les forces gouvernementales sont désormais plus proches que jamais d'assiéger totalement les rebelles qui contrôlent les quartiers est de l'ex-capitale économique du pays depuis 2012 », avance l’AFP, citant l’Observatoire syrien des droits de l’homme, instance médiatique de l’opposition syrienne soutenue par l’Occident.
"A moins qu'ils ne reçoivent une aide urgente des pays du Golfe et de la Turquie, cela pourrait marquer le début de la fin pour eux", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Avec la perte de cet axe, la seule route d'approvisionnement qui reste est longue et compliquée et sera la prochaine cible" du pouvoir, a-t-il ajouté, en référence à la route dite du Castello, au nord-ouest de la ville.
"Si les rebelles la perdent, le siège sera total", a précisé M. Abdel Rahmane. "Le régime a pu en 72 heures remporter une victoire qui lui a échappé au cours des trois dernières années", a-t-il également souligné.
Il a bénéficié pour cela des centaines de frappes menées par les avions russes contre les positions rebelles.
Le contrôle d’Assad sur la "Syrie utile" n’est plus menacé
Pour les experts Faysal Itani et Hossam Abouzahr du Atlantic Council, interrogé par l’AFP, l'avancée des forces régulières est un "coup dur" pour les rebelles et démontre à quel point l'intervention russe a changé la donne à l’avantage du pouvoir à Damas.
"En comparaison avec ses revers il y a tout juste cinq mois, le régime est aujourd'hui bien placé pour diviser, isoler et avancer sur les positions de l'opposition dans plusieurs secteurs clés", écrivent-ils sur le site de l'Atlantic Council.
Il s'agit d'une "percée importante" pour le régime, renchérit Karim Bitar, de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Elle "pourrait être la phase finale d'un plan qui a commencé avec l'intervention russe.
Le contrôle de Bachar al-Assad sur 'la Syrie utile' n'est plus menacé", affirme cet expert.
Genève : les discussions reportées
Au moment où les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés brisaient le siège de ces deux localités mercredi, l’émissaire de l’ONU Staffan De Mistura suspendait les discussions qui avaient lieu à Genève, entre des représentants du pouvoir syrien et des différentes factions de l’opposition.
Ce qui n’a pas tardé à soulever une levée de boucliers de la part des dirigeants occidentaux pour imputer cette suspension au pouvoir syrien et à ses alliés.
A Londres, en demandant à Moscou l'arrêt des bombardements en Syrie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a accusé implicitement Moscou d'avoir torpillé les négociations de paix de Genève.
Pour sa part, le ministre allemand des AE Frank-Walter Steinmeier a imputé cette suspension a ce qu’il a considéré être l'"escalade militaire du régime », estimant toutefois qu’il y avait une lueur d’espoir.
Pourtant l’émissaire de l’ONU ne le voyait pas de cet œil. Apres avoir reporté les négociations au 25 février, il a souligné que ces discussions sur la Syrie n'avaient pas échoué, et que « ce n'est pas la fin des négociations".