Selon lui, le principal obstacle à une reconstruction rapide est sans conteste le blocus israélien.
Un haut responsable de l'ONU en charge de superviser la reconstruction dans la bande de Gaza affirme dans un entretien à l'AFP que l'enclave "reste sur une trajectoire franchement désastreuse" en raison du blocus israélien et des divisions entre factions palestiniennes.
L'Australien Robert Piper, coordinateur spécial adjoint de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient et coordinateur humanitaire des Nations Unies pour les Territoires palestiniens, revient d'une visite dans cette enclave qui a été le théâtre de trois guerres avec Israël depuis 2008.
Q: Quel est votre sentiment après votre récente visite dans la bande de Gaza ?
R: "Gaza reste sur une trajectoire franchement désastreuse de régression et de radicalisation. Le blocus reste strict, nous essayons de travailler dans ce cadre pour faire entrer du matériel et de l'aide mais l'économie de Gaza reste complètement imperméable au marché. Ce blocus empêche les jeunes d'aller étudier ailleurs, les patients de se faire soigner. Ce n'est pas une situation normale."
Q: Qu'est-ce qui fait que la reconstruction est si lente ?
R: "Le principal obstacle à une reconstruction rapide est sans conteste le blocus. Mais votre question implique que la reconstruction est désespérément lente et je ne crois pas que ce soit le cas. Les conditions sont dures mais plus de 70.000 personnes ont eu accès à des matériaux et réparé leurs maisons.
Environ 15.000 autres sont en train de le faire. Presque toutes les infrastructures médicales ont été reconstruites ou réparées, même chose pour les écoles endommagées. Et presque tous les dommages causés au réseau d'eau et d'électricité ont été réparés. En fait, le plus grand manque se situe plus au niveau de la reconstruction des maisons complètement détruites que de la réparation des maisons endommagées."
Q: Que pensez-vous du fait que le Hamas affirme construire de nouveaux tunnels alors qu'il reste tant de travail à faire à Gaza ?
R: "On entend parler de ça par les médias, nous n'avons pas assez d'informations directes pour nous faire une idée de l'importance de ce phénomène. Ce que l'on sait, c'est que dans le cadre des opérations dans lesquelles nous sommes impliqués, nous ne voyons pas de preuve de fraude ou de détournement de matériaux à des fins répréhensibles. La seule chose que je peux dire, c'est que tout le monde doit s'employer pour faire changer les choses à Gaza."
Q: Voyez-vous des motifs d'espoir pour Gaza ?
R: "Je pense simplement que nous n'avons pas vu assez de réconciliation (entre le Hamas et l'Autorité palestinienne). C'est vraiment une mascarade. On parle principalement du blocus mais nous avons des (milliers de) fonctionnaires (palestiniens) payés pour rester chez eux et d'autres qui travaillent sans être payés. C'est un gaspillage impardonnable étant donné les circonstances. On ne peut pas rester silencieux à ce sujet."