Des conditions qui facilitent en fin de compte la division de l’Irak
Les Etats-Unis ont posé cinq conditions au gouvernement irakien en échange de leur aide dans l’éradication du groupe wahhabite terroriste Daech !
Selon la députée de la coalition de « l’Etat de droit », Aliya Nassif, Washington exige entre autres : « l’approbation du projet de la Garde nationale, la réduction du nombre de combattants des forces de la mobilisation populaire, Hached al-Chaabi, (pour atteindre les 60 mille seulement), l’approbation du projet de la fédération et des provinces, le redéploiement de forces américaines dans certaines régions irakiennes, et la poursuite des soi-disant milices, (appellation utilisée par les Américains pour désigner les factions de la résistance irakienne).
Interviewée par le journal libanais al-Akhbar, ladite députée constate que « ces conditions US confirment que Washington n’a jamais été sérieux dans son combat contre Daech tout au long de la période passée ». Elle a également accusé des parties irakiennes de chercher à exécuter les diktats américains « en faisant pression sur le gouvernement, et en élaborant une opinion publique favorable à la volonté américaine » dans le pays.
Selon elle, « la plupart des Irakiens pensent que l’administration US exploite le dossier de l’élimination de Daech pour réaliser des fins politiques et prendre en charge le dossier sécuritaire ».
Le projet de loi sur « la Garde nationale » proposé par les Américains constitue un point de litige entre les forces politiques essentielles irakiennes.
Des parties de la « coalition nationale » y voient un prélude au partage du pays, alors que « l’Union des forces nationales »-- dont la majorité de députés sont de la province de Mossoul, Salahedine et Anbar—soutient l’adoption du projet proposé par Washington. Ceci permet aux provinces irakiennes de jouir de multiples prérogatives sécuritaires, et de former des forces armées paramilitaires sans avoir de lien avec le gouvernement central à Bagdad.
Les craintes irakiennes quant au projet de la « Garde nationale » selon la version américaine, découlent du fait qu’il facilite aux provinces soumises au contrôle de Daech de se séparer de Bagdad. Donc, il existe un lien très fort entre le projet de la Garde nationale et le partage de l’Irak !
Par ailleurs, la formation de forces locales attise les conflits surtout que les frontières entre les différentes provinces s’imbriquent et que la population de certaines provinces controversées est multiconfessionnelle.
Quant au Parlement irakien, il est à la recherche d’une nouvelle équation pour intégrer les formations de la mobilisation populaire et le projet de la garde nationale dans un seul plan. Mais des parties politiques de Mossoul et d’al-Anbar rejettent toute idée qui sera en mesure de modifier « la vision américaine » en ce qui concerne les régions sunnites après l’expulsion de Daech.
A ce sujet, un député de la province de Ninive (Mossoul) Abdel Rahmane Louaizi a réitéré ses accusations à des parties politiques d’exploiter la situation sécuritaire et politique dans le pays pour mettre en œuvre un projet de partage du pays, voulu par Washington.
Selon lui, l’interdiction faite aux forces de la mobilisation populaire de poursuivre les combats contre Daech et aux avions russes de bombarder les positions de Daech relève de la volonté de la coalition internationale imposée sur Bagdad.
De leur part, de hauts dirigeants des forces populaires pointent du doigt les Etats-Unis qui cherchent à mettre fin à l’expérience des forces paramilitaires du Hached al-Chaabi, car « elle ne convient pas à leur projet en Irak ».
Parmi eux, Qays el-Khaz’ali, secrétaire général du mouvement irakien Assa'eb Ahlul Haq, qui a déclaré vendredi dernier que « les Etats-Unis ne connaissent plus le sort de leur projet en Irak, à l’ombre des exploits de la mobilisation populaire ».
Traduit du site al-Akhbar