Kadhafi se manifeste, le gouvernement rebelle s’installe à Tripoli.
Les Etats-Unis examineraient d'un oeil favorable une demande d'aide policière adressée par les rebelles libyens à l'ONU, a déclaré jeudi Victoria Nuland, la porte-parole du département d'Etat.
"Nous considérerons favorablement une demande venant du CNT (Conseil national de transition) à l'ONU pour un soutien policier. C'est l'ONU qui aura la direction, mais nous regarderons de quelle façon les Etats-Unis peuvent
aider", a-t-elle dit.
Selon Nuland, les rebelles ont exclu l'idée d'une force de maintien de la paix, mais "laissé ouverte" la possibilité d'une assistance policière.
"Il n'est pas dit qu'une police étrangère serait nécessaire", a-t-elle dit, évoquant plutôt la formation, ou l'équipement.
Washington, a-t-elle dit, ne s'attend pas à une requête formelle de la rébellion libyenne avant que celle-ci n'ait pleinement assuré son pouvoir sur le pays, et l'administration américaine elle-même "ne veut trop s'avancer".
"Mais nous examinerons bien sûr la demande et nous essaierons de peser (en sa faveur) dans le système onusien".
Kadhafi se manifeste, le gouvernement rebelle s'installe à Tripoli
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, traqué mais toujours introuvable, a appelé jeudi à la résistance.
"Il faut résister contre ces rats d'ennemis, qui seront vaincus grâce à la lutte armée", a déclaré le colonel Kadhafi dans un enregistrement diffusé par la chaîne satellitaire Arrai, basée en Syrie, appelant ses partisans à libérer
Tripoli.
Cependant les rebelles ont décidé d'installer leur "gouvernement" dans la capitale. Le "gouvernement" des rebelles, le comité exécutif du Conseil national de transition (CNT), jusque là installé à Benghazi, a été transféré à Tripoli, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi Ali Tahouni, son vice-président.
Huit hauts responsables du CNT sont arrivés jeudi dans la capitale pour préparer la transition politique, a annoncé de son côté un porte-parole du CNT, Mahmoud Chammam.
Dans la ville, les rebelles combattaient les pro-kadhafi dans quelques poches de résistance. Sur le front Est, il tentaient de progresser vers Syrte qui était bombardée par l'Otan, selon la page Facebook de la télévision d'Etat.
L'Otan "bombarde en ce moment la ville de Syrte", a indiqué la télévision sans plus de précision. Syrte, région natale de Kadhafi, est un bastion du régime et, selon les rebelles, un des refuges possibles pour le leader traqué.
Sur le plan financier, les rebelles ont obtenu le feu vert de l'ONU pour une aide réclamée d'urgence destinée à la reconstruction du pays dont l'économie est exsangue après plus de six mois de conflit.
Le Conseil de sécurité a accepté de débloquer 1,5 milliard de dollars d'avoirs libyens gelés, ont indiqué des diplomates.
La somme de 1,5 milliard de dollars est retenue par les Etats-Unis, qui veulent envoyer 500 millions de dollars à des « groupes humanitaires internationaux », 500 millions au CNT pour payer des salaires et des services
essentiels et 500 millions à un fonds international pour la Libye pour acheter du carburant et d'autres biens de première nécessité.
Rome a annoncé pour sa part avoir donné l'ordre "pour le dégel d'une première tranche des avoirs libyens à hauteur de 350 millions d'euros".
A Benghazi, fief des rebelles dans l'est du pays, Moustapha Abdeljalil, chef du CNT, avait auparavant promis de récompenser, lors de la reconstruction du pays, les Etats ayant aidé la Libye "en fonction du soutien" qu'ils ont apporté aux insurgés.