L’essai en mai 2015 d’un missile tiré depuis un sous-marin a constitué "une étape technologique majeure", estiment ces experts.
La Corée du Nord continue de développer ses programmes nucléaire et balistique malgré des sanctions internationales à l'efficacité douteuse, indique un rapport d'experts de l'ONU.
Dans ce rapport confidentiel de 330 pages que l'AFP a pu consulter, ces experts recommandent cependant d'ajouter quatre individus et trois entreprises à la liste noire des sanctionnés et ils exhortent à renforcer les contrôles.
Ils proposent aussi d'ajouter les drones de reconnaissance et leurs composants à la liste des produits qu'il est interdit de fournir à la Corée du Nord.
Celle-ci vient de lancer à nouveau une fusée à longue portée, un mois à peine après un quatrième essai nucléaire, au mépris des sanctions et des protestations internationales.
Le Conseil de sécurité a réagi dimanche en décidant d'accélérer les négociations sur une nouvelle résolution de l'ONU qui alourdirait les sanctions malgré les réticences de la Chine, seule alliée de Pyongyang.
Dix ans après le premier essai nucléaire nord-coréen, les experts "n'ont trouvé aucune indication que le pays ait l'intention d'abandonner ses programmes nucléaire et balistique". Bien au contraire, il y a "de sérieux doutes sur l'efficacité globale du régime actuel de sanctions", estiment-ils.
La Corée du Nord "réussit à contourner les sanctions et continue d'utiliser le système financier international, les lignes aériennes et les routes maritimes pour se procurer des fournitures interdites".
Les entreprises nord-coréennes dissimulent leurs activités illicites en "infiltrant des agents dans des compagnies étrangères".
La compagnie maritime nationale Ocean Maritime Management (OMM), sur la liste des sanctions depuis juillet 2014, affrète des navires sous pavillon étranger ou utilise des sociétés-écrans pour accéder à des ports étrangers dans la région.
La Corée du Nord profite aussi des institutions internationales auxquelles elle participe pour "tenter de légitimer son programme spatial et d'accéder à des connaissances et à un réseau scientifiques".
Les Occidentaux accusent Pyongyang de mettre au point des missiles intercontinentaux sous couvert de lancements de satellite.
"Toutes ces activités sont facilitées par un manque de rigueur dans l'application des résolutions" de l'ONU, dénoncent les experts. Ils fustigent la "piètre qualité et le manque de détails" des rapports envoyés par les pays membres pour signaler les violations des sanctions.
"Il est plus important que jamais pour tous les pays membres de renforcer l'application des sanctions de l'ONU", conclut le rapport.
Les experts soulignent que le régime communiste "se concentre encore plus" ces derniers temps sur son programme de mise au point de missiles. A cet égard, ajoutent-ils, l'essai en mai 2015 d'un missile tiré depuis un sous-marin a constitué "une étape technologique majeure".