Les forces turques ne se sont pas encore retirées de Bashiqa, au nord d’Irak.
Le gouvernement irakien a décidé de prendre les premières mesures de boycott commercial et diplomatique contre la Turquie, une annonce claire sur l'échec des efforts politiques visant à convaincre Ankara de retirer ses troupes du nord de l'Irak.
Selon le journal libanais Al-Akhbar, le Premier ministre Haydar al-Ibadi a donné ordre de boycotter les sociétés turques et de ne pas leur fournir d'opportunités d'investissement.
En effet, Ibadi a appelé toutes les parties gouvernementales à ne plus traiter avec les compagnies turques opérant sur le sol irakien, et à faire pression sur celles basées à Bassorah, dans une tentative de pousser les Turcs à retirer leurs forces du nord du pays.
Bagdad avait brandi la menace du boycott économique en cas de non retrait de soldats turcs qui étaient entrés au camp Zlikan à Bashiqa dans la province de Ninive, sous prétexte d'entrainer les forces de "la mobilisation nationale" dirigée par le gouverneur démis de ses fonctions, Athil Noujeifi.
Le 8 janvier dernier, le conseil du gouvernorat de Bagdad avait voté une motion stipulant le boycott des produits turcs et la suspension de tout traitement commercial avec ce pays. Outre Bagdad, les provinces de Najaf, Diwaniya, Mouthanna, et Zikar ont adopté ces mesures de boycott, alors que des activistes sur les réseaux sociaux ont mené des campagnes exigeant le boycott des produits turcs et saoudiens.
Des statistiques non officielles émanant des administrations locales et des parties compétentes au gouvernement irakien, font état d'un millier de compagnies turques opérant au nord du pays seulement, alors que plus 60 autres compagnies sont basées à Bassorah au sud de l'Irak.
Par ailleurs, une source informée a confié à al-Akhbar qu'Ibadi bloque la remise de la lettre de créance à l'ambassadeur irakien en Turquie, Hicham el-Alaoui, une mesure qui a suscité le mécontentement du ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim Jaafari, qui y a vu une "mesure inconvenable" pour mener l'escalade avec la Turquie.
Pour Jaafari, la meilleure solution est "de solliciter les Américains et les pays du Golfe pour convaincre la Turquie de retirer ses troupes".
De son côté, le président irakien Fouad Maassoum a reçu une invitation officielle de son homologue turc Recep Tayyep Erdogan pour visiter Ankara. Selon le site de la présidence irakienne, Maassoum a reçu l'ambassadeur turc en Irak et a insisté sur l'importance de retirer les troupes turques de Bashiqa, précisant que l'entrée de n'importe quelle force étrangère se fait par le biais d'un accord officiel.
Traduit du site al-Akhbar